Le Tartuffe de Molière, mise en scène de Guillaume Séverac-Schmitz
Maîtrisant ses audaces, le metteur en scène [...]
Que devient l’envie de vivre aux portes de la vieillesse et de la mort ? Dans la fumée des joints de ma mère la montre intacte mais d’une joie peu communicative.
A peine l’exploitation d’Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner au Rond-Point terminée, Christine Citti et Jean-Louis Martinelli créent Dans la fumée des joints de ma mère au TGP. Des jeunes d’un foyer d’urgence à des seniors qui doivent mourir dans les 24 heures, l’autrice et le metteur en scène font le grand écart à travers les âges de la vie. Celle de Geneviève, jeune vieille populo, la septantaine un peu paumée, qu’interprète Christine Citti, a été marquée par un mari disparu sans laisser de regrets, une fille partie soudainement sans laisser de nouvelles et l’arrivée d’un quinquagénaire fringant qui réactive pas mal ses désirs. Elle a également partagé une partie de son existence avec Albert, son frère, 68 ans, qui se croit toujours en mai. Fan du chanteur Christophe à s’en faire la réplique, un peu anar limite complotiste, il vient malheureusement de recevoir le jeton. Le jeton ? Dans ce monde dystopique, on peut en recevoir un par la Poste qui nous condamne à mourir dans les 24 heures. Finit-on mangé en mode Soleil vert ? Nul ne le saura car le fil de la pièce se centre sur les dernière heures d’un groupe de quatre – Geneviève, Albert, leurs amies Malika et Estelle – qui ont préparé, en cas de réception du fameux ticket, un plan pour quitter ce monde de concert. Avec pour précieux auxiliaire un jeune dealer aux poches pleines de substances psychotropes qu’Albert ramène pour leur donner une énergie autre que celle du désespoir.
Le poisson Archibald affronte vaillamment les vagues de l’existence
Retraverse-t-on ainsi sa vie quand on sait que l’on va mourir ? En tout cas, les quatre personnages y vont chacun, chacune, de leurs traumas, de leurs rêves brisés mais aussi de leur désir de vivre, que cela dure encore un peu, fût-on pas loin de toute façon de la ligne d’arrivée. Ode à la vie, Dans la fumée des joints de ma mère exalte cette pulsion, cette libido qui agite encore de grands enfants aux corps vieillis mais loin d’être dévitalisés. Une pièce qui se veut joyeuse à travers des personnages à la fois cocasses et ordinaires, qui, toutefois, n’a pas l’enthousiasme communicatif. Les tirades se succèdent et ne créent pas vraiment de situations. Le grain de folie des personnages reste convenu. La dimension sociale de l’histoire – avec des personnages de la classe ouvrière – n’en dit pas grand-chose. Et le propos peine à décoller d’une invitation au carpe diem qu’il faut mener jusqu’au bout. Derrière les acteurs, la création vidéo de Fabien Chalon où se succèdent tout du long des paysages ainsi qu’un magnifique aquarium de la largeur du plateau où le poisson Archibald affronte vaillamment les vagues de l’existence offrent bien au spectacle une certaine profondeur. Une dimension poétique, métaphorique. Pour autant, « dans la fumée des joints de ma mère », on ne décolle pas vraiment.
Eric Demey
Du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 15h30. Relâche le mardi. Tel : 01 48 13 70 00. Durée : 2h.
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