Le Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis lance une double invitation à Georges Lavaudant.
L’ancien directeur du Théâtre national de [...]
Dans le premier de ses Contes immoraux, la performeuse et metteuse en scène Phia Ménard questionne les fondations de l’Europe à sa manière. Par la matière.
Tout commence par une invitation. Celle de la Documenta 14 en 2016, qui propose aux artistes concernés d’« Apprendre d’Athènes ». Phia Ménard se documente. Elle se rend dans la ville grecque et finit par s’arrêter devant le monument utilisé comme symbole par l’UNESCO : le Parthénon, temple dédié à la déesse Athéna, considérée par les Grecs comme la patronne et protectrice de leur cité. Dans ses Contes immoraux Partie 1 – Maison mère, l’artiste s’empare alors du mythe de la guerrière qui se bat pour bâtir sa maison. Interrogeant comme dans chaque création de sa Compagnie Non Nova « les notions générales de transformations, d’érosions, d’équilibres vitaux », elle se fait Sisyphe de plateau.
L’Europe en carton
Dans L’Après-midi d’un Foehn, Phia Ménard mettait son corps à l’épreuve de l’air, puis c’est à un bloc de glace qu’elle se confrontait dans PPP. La lutte qu’elle mène avec du carton et du scotch dans ses Contes immoraux n’est guère moins homérique. Seule avec ce matériel peu solide, elle entreprend de construire un Parthénon bien droit sur ses pieds. Malgré le nuage noir qui grandit au-dessus de sa tête, elle bâtit sa métaphore qu’elle relie à une histoire personnelle : celle de son grand-père, victime des bombardements de la ville de Nantes en 1943. Le tout dans un « exercice de grand écart » qui s’achève en bouillie. En « mélasse dans laquelle les corps sont noyés ».
Anaïs Heluin
les lundis, mardis, jeudis, vendredis et samedis à 20h30. Tél. : 01 46 14 70 70. www.nanterre-amandiers.com
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