Festival Jerk Off
Pluridisciplinaire et alternatif, le Festival [...]
Alfredo Arias évoque son enfance entre une mère intrusive et un père indifférent en faisant dialoguer Al, son double imaginaire, et Doña Petrona de Gandulfo, célèbre pâtissière télévisuelle de l’époque.
L’enfance argentine d’Alfredo Arias eut pour cadre le péronisme, « entre totalitarisme et Disneyland ». A la mort d’Evita, « l’univers enchanté dans lequel nous croyions vivre s’est révélé un opéra monstrueux, sinistre et angoissant », dit-il dans L’Ecriture retrouvée. Au cœur du péronisme, le pétronisme, du nom d’une célèbre cuissière, Doña Petrona de Gandulfo, dont personne ne manquait l’émission culte et kitsch qu’elle animait à la télévision et où elle confectionnait, en direct, ses extravagantes créations, intitulées La chapelle de mon village, L’épi de maïs, La ruche, Le manège, Le tambour, Livre de prières, La montre, Le drapeau argentin…
Entre amertume et acidité
La cuisinière voulait « transformer la misère des classes modestes en un éclatant luxe pâtissier », dit Arias, qui ressuscite ce fabuleux personnage pour faire le portrait de l’Argentine des années 50. Comédie pâtissière parcourt l’étonnant monde culinaire de Doña Petrona de Gandulfo et la relation imaginaire que le dramaturge invente et interprète en compagnie de Sandra Macedo et Andrea Ramirez est l’occasion d’évoquer les événements de son enfance, le cadre familial étouffant et la cruauté d’une mère tyrannique et inquisitoriale, traumatisante et castratrice. Une comédie où se mêlent fantaisie et mélancolie, pathétique et grotesque, humour amer et ironie acide.
Catherine Robert
Du mardi au samedi à 20h30 ; le dimanche à 16h30 ; relâche le 13 octobre. Tél. : 01 43 28 36 36.
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