Solo pour piano et corps : à la rencontre « Des pieds et des mains » d’Hervé Maigret.
Avec un piano pour seul décor et seul [...]
Corons, porions et patrons ; colère, amour et grève : la terrible et formidable fresque imaginée par Zola est adaptée par la compagnie Climax, en une originale rencontre entre cinéma et théâtre.
Lorsque Zola adapta Germinal pour le théâtre, le Conseil des ministres fit interdire la pièce à cause de son caractère « socialiste et nihiliste ». Il est vrai que le populo, qui lit mal ou peu, risque de mieux comprendre l’exploitation si on lui montre le rude destin des mineurs de fond. Il est parfois des fusils armés par les idées, des courroux exacerbés par la conscience de la misère et de la voracité des nantis. La compagnie Climax reprend ce « cri collectif qui dépasse le cadre du XIXe siècle pour résonner avec les luttes sociales » qui continuent de réclamer le pain, l’école, la santé et des conditions de travail dignes pour tous. Fondée et dirigée par Pierre Lamotte, réalisateur et metteur en scène, la compagnie Climax s’inscrit dans une démarche artistique où le cinéma, la musique, le graphisme et le théâtre se rencontrent et s’associent. La douce Catherine (Agathe Coquelle ou Elisa Tillard), le brutal Chaval (Sylvain Cornet ou Nicolas Tavernier), Lantier le rouge (Thérys Bibiloni ou Léandre Leroy) sont sur scène. Ils interagissent avec une trentaine de personnages filmés ou dessinés, projetés sur des écrans mobiles. « Le passé, le présent, le réel, la vidéo, les détours et les limites s’estompent pour ne faire qu’un. »
La clameur d’hier dans le tumulte d’aujourd’hui
« Le texte de Zola n’est pas seulement un témoignage du passé, c’est une œuvre qui continue de nous parler avec une force troublante et intemporelle. À une époque où les inégalités sociales se creusent et où la question du travail est plus brûlante que jamais, il est urgent de redonner la parole à ces personnages qui, dans l’ombre des mines, rêvaient déjà d’un avenir meilleur. », dit Pierre Lamotte. Ce chef-d’œuvre du roman social, situé sous la poigne du Second Empire, préfigure les luttes ouvrières qui suivront, notamment sous la Troisième République, époque à laquelle écrit Zola, quand l’armée tirera sur la foule. « Une Thébaïde ! un vrai pays de Cocagne ! », dit le bourgeois à qui madame Hennebeau fait visiter les corons. À voir… Les dessins d’Olivier Verbrugghe, entre réalisme et onirisme, font apparaître l’intérieur de La Maheude et celui des patrons de la mine, qui se croient propriétaires des hommes qu’ils exploitent. Au spectateur de juger et de comparer, entre misère d’alors et colère contemporaine, ce qui reste de la solidarité et de l’espoir qui animent les mineurs de Montsou.
Catherine Robert
à 15h15.
Tél. : 04 12 29 01 24.
Durée : 1h10.
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