La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Claire Dancoisne / Du cousu main !

Claire Dancoisne / Du cousu main ! - Critique sortie Théâtre Dunkerque Le Bateau feu
Crédit photo : DR

Le Bateau feu / Le Cœur cousu / d’après le roman de Carole Martinez
/ adaptation, mes et scénographie Claire Dancoisne

Publié le 17 décembre 2014 - N° 228

Claire Dancoisne adapte Le Cœur cousu, de Carole Martinez : une épopée débridée et fantasque, dont s’emparent les comédiens et les marionnettes du Théâtre de la Licorne.

« Transposer sans perdre la force du propos. »

Pourquoi avoir choisi ce roman et l’histoire de Frasquita ?

Claire Dancoisne : J’ai découvert ce roman, qui a connu un beau succès public, notamment auprès des femmes, à sa sortie. J’ai beaucoup aimé son univers baroque, cette saga riche, colorée, très imaginative et dont les personnages sont très beaux. Il a fallu faire des coupes dans les trois cent cinquante pages de cette grande histoire. Il n’était pas possible de coller au plus près du roman. Je m’en suis donc inspirée plutôt que je ne l’ai adapté, tout en évitant de le trahir, mais en faisant naître mes images à partir de ses phrases. J’ai soumis l’adaptation à Carole Martinez qui m’a donné son accord pour le mettre en scène.

Que raconte l’histoire ?

C. D. : Tout commence dans un village où la mère de Frasquita lui remet une boîte qui se transmet de génération en génération. Frasquita a un don pour la couture. Dans cette boîte, elle trouve les fils grâce auxquels elle va essayer de transformer le monde. Jouée – et perdue – au jeu par son mari, elle part avec tous ses enfants, rencontre des révolutionnaires, recoud des visages. Je termine le spectacle avant la fin du livre, lorsqu’après la révolution, elle arrive devant la mer, pour repartir à nouveau, car la suite raconte l’histoire de ses enfants. 

Quelle transposition scénique avez-vous choisie ?

C. D. : Je suis passionnée par les masques et les marionnettes. J’ai rencontré Anne Bothuon, sculptrice à base de textile et de fils. D’habitude, je travaille avec le métal et la ferraille, là, le spectacle est davantage en évocation de la couture. Les puppets sont à taille humaine. Grâce à elles, on quitte le naturalisme : se crée un univers poétique où chacun peut se reconnaître ; on peut transposer sans perdre la force du propos. Les marionnettes ne parlent pas. Elles sont là pour appuyer une image, pour jouer la foule des villageois ou les corps qui font masse au moment de la guerre. Le jeu physique des comédiens est toujours très important à la Licorne, mais les marionnettes sont capables de prouesses qu’elles sont les seules à réaliser : monter très haut, se jeter au sol, se renverser. Chacun sa force, et l’union de ces forces est très belle.

 

Propos recueillis par Catherine Robert

 

A propos de l'événement

Le Cœur cousu
du jeudi 15 janvier 2015 au mardi 12 mai 2015
Le Bateau feu
Place du Général de Gaulle, 59140 Dunkerque, France

Les 15 et 17 janvier 2015 à 19h et le 16 janvier à 20h. Tél. : 03 28 51 40 40. A partir de 11 ans.

Tournée : les 23, 24 et 25 janvier au Channel / Scène nationale de Calais ; les 27, 28, 29 janvier au Théâtre d’Arras ; le 3 février à la Scène nationale Evreux Louviers ; les 10, 11, 12 et 13 février à La Comédie de Béthune ; du 1er au 11 avril au Volcan / Scène nationale du Havre ; le 12 mai à la Condition publique à Roubaix.

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