Sylvaine Hélary présente avec l’ONJ « With Carla », hommage à la compositrice et cheffe d’orchestre américaine Carla Bley
Le premier programme présenté par Sylvaine [...]
Le pape du sax ténor Branford Marsalis revisite sur disque et sur scène un album mythique de Keith Jarrett.
Longtemps rétif à toute idée de patrimonialisation, le monde du jazz est depuis quelques années traversé par une mode – à laquelle l’auteur de ces lignes n’échappe pas – qui consiste à faire réinterpréter à leur manière, par des musiciens contemporains, des albums ayant marqué son histoire. Moins attendu que son frère Wynton dans ce registre bien qu’il ait déjà donné sa propre version de A Love Supreme de John Coltrane en 2003, le saxophoniste Branford Marsalis a ainsi récemment surpris son monde en publiant sous étiquette Blue Note le disque Belonging, dans lequel il rejoue avec son quartet les morceaux de l’album homonyme de Keith Jarrett sorti sur le label ECM en 1974.
Jeu de miroirs
Considéré depuis sa parution comme l’un des manifestes d’un certain « jazz européen » (le pianiste l’ayant enregistré avec des musiciens originaires de Scandinavie), ce disque incarne une époque où, partout sur le Vieux Continent, une génération de jazzmen tentait de s’affranchir de la référence américaine pour inventer ses propres modes de jeu et d’improvisation, en connexion plus ou moins directes avec certains « transfuges » tels que Keith Jarrett. Aussi est-il particulièrement intéressant d’aller mesurer comment un « gardien de la tradition » tel que Branford Marsalis (par ses propos comme par ses choix) envisage ce répertoire à un demi-siècle de distance et le revisite à l’aune de ses propres préceptes, selon un jeu de miroirs qui, dans l’interprétation, le verra certainement autant coller que s’écarter du répertoire de l’album originel.
Vincent Bessières
concerts à 20h et 22h. www.newmorning.com
Le premier programme présenté par Sylvaine [...]