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Avignon / 2025 - Entretien / Mario Banushi
Mario Banushi, jeune artiste grec d’origine albanaise, présente son travail pour la première fois en France. Avec Mami, dans ce qu’il nomme un poème visuel, il évoque les grandes figures féminines de sa vie.
Qu’est-ce qui caractérise votre travail ?
M.B. : Pour mon premier spectacle, Ragada, j’ai démarché pas mal de théâtres pour trouver un endroit où travailler. Mais on me disait que j’étais trop jeune, qu’il n’y avait pas d’argent. Alors j’ai commencé à travailler dans la maison d’un ami, si bien que mon travail a acquis un côté home made. Par ailleurs, j’aime l’intimité, qu’on puisse sentir et toucher les choses dans mes spectacles. Et comme je dessine beaucoup, que je dessine même mes spectacles avant de les faire, cela donne des résultats très visuels, avec beaucoup de couleurs.
Quel est le sujet de Mami ?
M.B. : Je crée mes propres histoires. La famille est importante dans mon travail, et au quotidien. Comme spectateur j’adore les histoires vraies. Enfant, c’était déjà ce que je préférais. Je parle donc de ma vie, de ces femmes qui m’ont élevé – ma grand-mère, ma mère, mes tantes. Enfant, je vivais parmi elles. Elles m’ont fait grandir, m’ont permis par exemple de pleurer si j’en avais envie, ce qui est rare quand on est un homme en Albanie ou en Grèce.
Est-ce un spectacle autobiographique ?
M.B : Non. Il faut prévenir les spectateurs : « ne venez pas pour voir quelque chose de réel ». Au contraire, j’ai envie qu’on regarde cette performance comme un rêve, dans lequel on ne comprend pas tout ce qui se passe. Un peu comme si vous regardiez à l’intérieur d’une maison de derrière la fenêtre. On s’imagine une histoire mais on ne sait pas vraiment ce qu’il s’y déroule.
Pourquoi qualifiez-vous votre travail de poème visuel ?
M.B. : Je travaille avec des acteurs et actrices, danseurs et danseuses, chanteurs et chanteuses. Il n’y a pas de texte dans mes pièces, ce sont plutôt les lumières qui créent une structure dramaturgique. Je travaille beaucoup avec les éléments, l’eau, la poussière, ainsi que sur les représentations de la nudité. J’essaye de créer une atmosphère, baignée de rituels et de musiques de Grèce et d’Albanie. Je suis un nouveau venu dans le théâtre et de par ma formation mes inspirations me viennent plutôt du cinéma. Je pense par exemple à Paradjanov, Tarkovski, Bergman.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Eric Demey
à 18h30.
Tel : 04 90 14 14 14.
Relâche le 15 juillet
Durée : 1h10.
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