Dernière création du Cirque Aïtal, « À ciel ouvert » célèbre des personnages tout en nuances
Dernière création en date du Cirque Aïtal, À [...]
Au sein des sublimes arènes de Cimiez, devenues « Arène des cœurs », Muriel Mayette-Holtz lance la deuxième édition du festival niçois, qui a obtenu l’an dernier un beau succès. Un théâtre de chair, de souffle, où se contemplent les vacillements de l’être humain.
À la tête du Théâtre National de Nice, Muriel Mayette-Holtz a eu la bonne idée de créer ce rendez-vous de la pensée et de l’émotion sur la colline de Cimiez, dans l’amphithéâtre bordé de micocouliers au sein du site archéologique. Alors que le monde ploie sous la douleur et la cupidité, la beauté de la tragédie, qui met en forme les tourments de l’âme et l’avancée vers le pire, ne peut que saisir et toucher les artistes et les publics. « Entendre ces textes fait vibrer en nous une résonance puissante, intime, loin de notre superficialité quotidienne. » confiait l’an dernier dans nos colonnes la metteuse en scène. En écho à la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan qui se tient à Nice du 9 au 13 juin, elle a décidé d’adapter le célèbre roman d’Hemingway Le Vieil Homme et la mer, épopée maritime d’un pêcheur happé par une quête absolue. Il est interprété par Laurent Prévot, qui vient de rejoindre la troupe du Théâtre niçois, aux côtés d’Armand Pitot. « C’est un chant d’amour, un hymne à la dignité, au courage et au respect que nous devons à cet horizon mouvant, à cette Méditerranée nourricière et impitoyable. » souligne Muriel Mayette-Holtz.
Mythologies et tragédies contemporaines
Dans la mise en scène d’Alexandra Tobelaïm, Abysses de l’auteur sicilien Davide Enia est reliée à la Méditerranée par une tragédie contemporaine bien réelle, celle des migrants qui y perdent la vie. Il leur donne voix ainsi qu’à ceux qui les sauvent, dans un texte émouvant remarquablement porté par Solal Bouloudnine. Autre tragédie contemporaine, étonnamment délaissée par le monde culturel et jusqu’ici absente de nos scènes, celle de l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. Le Professeur d’Émilie Frèche retrace de manière saisissante et pointue les dix jours qui ont précédé le drame, mettant à nu un implacable engrenage. C’est Carole Bouquet qui interprète cette lecture-performance polyphonique, éclairante et essentielle. Après la mise en scène de Phèdre par Muriel Mayette-Holtz l’an dernier, le festival accueille celle de Robin Renucci, qui met en lumière « un point de vue trop souvent éclipsé : celui d’Hippolyte », qui incarne l’innocence sacrifiée. Mythes antiques à nouveau avec l’excellent Iliade de Pauline Bayle, qui adapte l’épopée homérique avec talent et éclaire la dimension humaine des célèbres protagonistes grecs et troyens. Autre reprise, Portrait de famille, une histoire des Atrides de Jean-François Sivadier, réécriture d’après Euripide, Eschyle et Sophocle d’une mythologie meurtrière et démesurée où alternent comédie et tragédie. Comme l’évoque la directrice du Théâtre national de Nice, le festival est habité par une nécessité : « faire entendre la tragédie, non comme un détour nostalgique, mais comme un chemin de vérité ».
Agnès Santi
Tél : 04 93 13 90 90. www.tnn.fr
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