Anne-Sophie Mutter en trio avec le jeune violoncelliste Pablo Ferrández et le pianiste Yefim Bronfman

Considérée comme « la révélation du siècle » par Karajan quand il l’a fait jouer pour la première fois avec l’Orchestre philharmonique de Berlin alors qu’elle n’avait que treize ans, Anne-Sophie Mutter, enfant prodige devenue une légende vivante du violon, vient à Paris en trio avec l’un de ses compositeurs de prédilection, qu’elle a enregistré dès le début de sa carrière. Dédié à l’Archiduc Rodolphe d’Autriche qui fut l’un des mécènes de Beethoven, le Trio avec piano n°7 en si bémol majeur opus 97 est l’un des sommets du répertoire, et l’une des dernières apparitions en public du maître allemand, dont le jeu au piano était déjà très marqué par la surdité. Les thèmes des deux premiers mouvements s’apparentent à ceux du Quatuor à cordes n°7 en fa majeur opus 59 n°1, écrit cinq ans auparavant en 1806. Le Trio pour piano en la mineur op. 50, que Tchaïkovski composa à la mémoire du pianiste et compositeur Nikolaï Rubinstein, se distingue par une forme inhabituelle en deux mouvements, avec un finale à variations aussi virtuose qu’empreint d’un profond lyrisme.

Gilles Charlassier