Élisabeth Czerczuk et les siens créent un diptyque avec « Eros » comme premier volet
Au cours de cette saison 2025-2026, Élisabeth [...]
Rien ne prédestinait Brahim Koutari à monter sur un plateau de théâtre pour raconter l’histoire de ses origines, de son identité et de son parcours de comédien. C’est pourtant ce qu’il fait dans 24 Place Beaumarchais : un solo en demi-teinte écrit par Adèle Gascuel (en complicité avec l’acteur) et mis en scène par Catherine Hargreaves.
24 place Beaumarchais, c’est l’adresse de l’immeuble dans lequel Brahim Koutari a grandi, au sein du quartier de la Butte à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble. C’est le point de départ géographique d’une existence qui, comme l’explique le comédien dans le solo théâtral biographique qu’il a demandé à l’autrice Adèle Gascuel d’écrire pour lui, avait toutes les chances de suivre une autre trajectoire. Français musulman d’origine marocaine, enfant des classes populaires, Brahim Koutari a compris, dès l’adolescence, lorsqu’il a commencé à subir les contrôles au faciès dégradant des forces de police, que la société post-coloniale à laquelle il appartenait lui assignait une place qu’il n’avait pas à choisir. Celle d’un délinquant. Celle d’un ouvrier. Au mieux celle d’un footballeur. En aucun cas celle d’un artiste. Pourtant, Brahim Koutari a « toujours aimé jouer, interpréter, caricaturer », il a « toujours aimé créer et inventer » par lui-même. Inspiration du hasard ou magie de la nécessité, le jeune homme fait la rencontre de Chantal Morel et Ali Djilali-Bouzina à l’occasion d’un atelier théâtral organisé dans son lycée. Les deux artistes le poussent à poursuivre l’aventure de la scène avec eux.
Échapper aux assignations
C’est le début d’un parcours de théâtre qui passe par le Programme égalité des chances de l’École de la comédie de St-Etienne (école supérieure nationale d’art dramatique dont l’acteur est diplômé) et s’appuie sur de nombreuses rencontres : Ariane Mnouchkine, Nasser Djemaï, Arnaud Meunier, Julie Deliquet, Arthur Nauzyciel… Mais 24 place Beaumarchais a davantage pour ambition d’offrir en partage un imaginaire en marge des récits dominants que de mettre en lumière les différentes étapes d’une réussite exemplaire. A rebours des discours intégrationnistes qui veulent invisibiliser les spécificités culturelles minoritaires, Brahim Koutari affirme qui il est et ce qui le constitue. Tant mieux. C’est la dimension la plus inspirante d’un spectacle dont le texte et la mise en scène peinent à trouver le ton et la vision d’une véritable intensité théâtrale. La performance du comédien n’est pas en cause. Brahim Koutari endosse son rôle avec aisance et sincérité. Restent des longueurs et quelques pesanteurs qui limitent la portée de sa prise de parole.
Manuel Piolat Soleymat
Du mardi au vendredi à 20h. Durée : 1h10. Tél. : 04 76 00 79 00. www.mc2grenoble.fr
Également du 6 au 16 novembre 2025 au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, le 19 mars 2026 à La Rampe-La Ponatière à Échirolles, les 8 au 9 avril au Théâtre municipal de Colmar, dans le cadre de la programmation de la Comédie de Colmar.
Au cours de cette saison 2025-2026, Élisabeth [...]
Pour sa quatrième création, le Cirque Le Roux [...]
Dans sa mise en scène du Mariage forcé, Louis [...]