François-Xavier Roth
Un après-midi avec Berlioz par l'un de ses [...]
Le Kammerensemble Neue Musik Berlin donne en création française cette œuvre singulière de Philip Glass, « photo-opéra » mis en scène par le chorégraphe Shang-Chi Sun.
Dans l’un de ses plus récents opéras, The Perfect American, créé en 2013, Philip Glass traitait de la vie – et inévitablement de l’œuvre – de Walt Disney. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que le compositeur nourrissait son œuvre lyrique de sa fascination pour le cinéma : dans les années 1990, il avait composé sa trilogie autour de la poésie de Jean Cocteau en s’inspirant des films (Orphée, La Belle et la Bête, Les Enfants terribles) tout autant que des textes. Dans La Belle et la Bête, la musique se superpose au film lui-même. C’est dire la force d’inspiration que Philip Glass a toujours puisée dans les images.
Une fantaisie et une rêverie
The Photographer est une sorte de prototype, une fantaisie – presque une rêverie – sur le mouvement de la musique et des images animées. Créée en 1982, l’œuvre est en trois parties – une musique de scène, un concerto pour violon, un ballet – qui sont autant de façon d’évoquer Edweard Muybridge, pionnier anglais de la photographie qui a consacré une grande partie de son œuvre à la mise en image du mouvement ; ses célèbres photographies animées sont d’ailleurs projetées en parallèle de l’acte II. Mais, comme pour Walt Disney, Philip Glass s’est intéressé à l’homme derrière son art : le livret de David Byrne est ainsi inspiré par les minutes du procès pour un meurtre dont Muybridge fut accusé, plaçant le photographe sous le regard « objectif » de la société.
Jean-Guillaume Lebrun
Samedi 27 septembre à 20h. Tél. : 01 44 84 44 84.
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