Par la mer [quitte à être noyées] d’Anaïs Allais Benbouali s’efforce de mettre en réflexion l’Histoire
Avec Par la mer [quitte à être noyées], Anaïs [...]
Au Théâtre du Peuple, la Yanua Compagnie de Rodolphe Dana et Katja Hunsinger met en scène comédiens amateurs et professionnels dans l’une des œuvres les plus célèbres du répertoire français : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Une grande fête théâtrale en perspective, sur fond de forêt.
Ce n’est pas la première fois que vous venez travailler au Théâtre du Peuple. En 2008, vous y mettiez en scène la pièce du soir, Hoplà Fascinus, que vous avez coécrite avec Katja Hunsinger. Pourquoi avoir eu l’envie d’y revenir ?
Rodolphe Dana : Lors de cette première expérience, nous avons été complètement séduits par l’ambiance de ce lieu unique en France, voire dans le monde. L’engagement de l’équipe, du public et des artistes pour faire vivre ce théâtre utopique est merveilleux. Il permet une qualité de rencontre très rare, notamment entre artistes amateurs et professionnels. Revenir pour monter le spectacle avec les amateurs est pour nous un bonheur : nous pourrons vraiment vivre de l’intérieur l’esprit de Bussang, et y contribuer.
Pourquoi avoir choisi Cyrano de Bergerac pour rassembler comédiens amateurs et professionnels ?
R.D. : Déjà parce que c’est avec cette pièce que je suis venu au théâtre. Passionné de littérature, fou d’alexandrins, Cyrano est un personnage extraordinaire. La pièce est pour moi un sommet, et les sommets sont parfois effrayants ! Le Théâtre du Peuple m’en a rendu l’accès envisageable, de par sa nature et grâce aux comédiens amateurs, qui seront douze aux côtés de quatre comédiens professionnels.
Comment avez-vous réparti entre amateurs et professionnels les quelque 85 rôles que compte la pièce ?
R.D. : Nous avons adapté la pièce de manière à ne pas dépasser trois heures de spectacle avec entracte. Nous avons donc fait des coupes, supprimé des personnages, notamment des Gascons, des poètes, des pâtissiers, mais avons été tout à fait fidèles à l’écriture d’Edmond Rostand. J’interprète le rôle de Cyrano, Olivier Dote-Doevi celui de Christian, Laurie Barthélémy est Roxane et Antoine Kahan le Comte de Guiche. Les comédiens amateurs ont en charge les grands et les plus petits rôles qui restent.
La pièce d’Edmond Rostand multiplie les registres : elle est comique et tragique, elle est héroïque, romantique… Lequel de ses visages avez-vous souhaité privilégier ?
R.D. : Cyrano de Bergerac appelle à mon sens une approche très spontanée, et c’est là ce qui la rend si belle et riche à travailler avec la distribution éclectique qui est la nôtre. Cette pièce demande un engagement total à ses acteurs, une naïveté qui se prête très bien à un travail avec des artistes amateurs, qui souvent ont ces qualités que peuvent perdre des professionnels. Je souhaite rendre hommage à cette spontanéité si rare au théâtre, qui a très certainement contribué à faire de la pièce le monument qu’elle est aux yeux de si nombreuses personnes, toutes générations confondues.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
du jeudi au dimanche à 15h. Tel : 03 29 61 50 48. www.theatredupeuple.com
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