Les Particules élémentaires
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Un nouveau lieu pour une nouvelle création : Elizabeth Czerczuk ouvre le TEC (Théâtre Elizabeth Czerczuk) au public et présente Requiem pour les artistes, expérience cathartique radicale.
Comment définir Requiem pour les artistes ?
Elizabeth Czerczuk : Je dédis ce spectacle aux artistes. D’abord à ceux qui ont été mes maîtres : Jerzy Grotowski et Henryk Tomaszewski – personnalités qui inspiraient l’ambiance et le théâtre de ma ville natale, Wroclaw –, Tadeuz Kantor – que j’ai connu à l’école d’art dramatique de Cracovie et dont j’étais très proche – et Stanislaw Ignacy Witkiewicz, mon auteur préféré, dans l’œuvre duquel je trouve source et nourriture pour mes créations. Mais aussi à tous ceux qui n’arrivent pas toujours à s’exprimer par leur art. L’inassouvissement peut tuer l’artiste. Ce spectacle commence donc dans l’espace de la mort et va vers l’espace de la vie. Un cortège de morts-vivants traverse une sorte de purgatoire pour revivre son passé, l’affronter, et peut-être réussir à changer, renvoyant le spectateur à sa propre condition d’individu contemporain coupé de son désir. Je conçois l’expérience théâtrale comme une catharsis, pour les interprètes comme pour les spectateurs, comme recherche de la vérité intérieure et de la forme juste. Ce spectacle est en ce sens métaphorique : nous avons tous l’espoir du bonheur, mais souvent, il nous échappe et l’angoisse revient. Comme des marionnettes qui reprennent vie, les comédiens quittent la rigidité d’un corps qui devient de plus en plus doux. La musique originale de Sergio Gruz suit le mouvement des comédiens et participe à la création d’un nouvel univers.
A la rentrée, vous inaugurez un nouveau théâtre à Paris…
E C. : Je suis dans ce lieu depuis à peu près deux ans. J’ai pu y développer ma création dans le sens de mes désirs. Nous l’avons agrandi et nous l’ouvrons désormais au public : un jardin, un vaste café, des pièces pour accueillir les artistes en résidence et un espace scénique agrandi avec une salle modulable. Ce lieu – qui reste un espace de recherche – sera ouvert à ceux qui travaillent dans un esprit de radicalité, pour un théâtre qui touche aux sources cathartiques de cet art. Pour un théâtre qui ne triche pas et touche au fond de l’humain.
Propos recueillis par Catherine Robert
A 20h30, du 5 au 7, du 12 au 14, du 19 au 21 octobre 2017 ; du 9 au 11 novembre ; du 11 au 13 janvier 2018. Tél. : 01 84 83 08 80 / 06 12 16 48 39. Site : www.theatrelaboratoire.fr
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