« Que sera sera », l’hommage au réalisateur Alfred Hitchcock du collectif belge TG Stan
Le collectif belge TG Stan ouvre la saison du [...]
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, l’autrice et metteuse en scène trans Laurène Marx présente sa nouvelle création à Théâtre Ouvert. Portée de façon classieuse par la comédienne d’origine congolaise Bwanga Pilipili, Portrait de Rita dit le monde tel qu’il est : raciste, sexiste, violent. Un théâtre de la parole vif et nécessaire.
Une langue quotidienne claque, fuse, et des mots font leur travail, souverainement. Ils disent de manière claire et lucide, on ne peut plus nette, ce qu’ils ont à dire sur le monde qui est le nôtre. Dans ce monde où l’arbitraire et l’injustice étouffent les rêves d’égalité, il y a Rita, une femme camerounaise qui rejoint Christian en Belgique pour filer avec lui un amour loin d’être parfait. Elle était pourtant heureuse dans son pays. Elle ne manquait de rien. Mais elle a fini par se laisser berner par un homme qui, souffrant de la vacuité de sa vie sentimentale, va l’exhiber et l’utiliser comme un objet, comme un trophée. Elle a cru en lui. Comme elle a cru en l’Europe. Mais après avoir tout quitté, Rita se retrouve prisonnière d’une société qui n’a aucune intention de la considérer comme une citoyenne à part entière. Cette histoire est une histoire réelle. C’est l’histoire de Rita Nkat Bayang qui, un jour, appelée par la directrice de l’école de son fils de 9 ans, à Charleroi, retrouve ce dernier plaqué au sol par des policiers, au sein même de l’établissement scolaire, parce que l’enfant a jeté un objet en direction d’un autre élève.
La présence magnétique de Bwanga Pilipili
Écrit à partir d’entretiens menés par Laurène Marx et Bwanga Pilipili avec Rita Nkat Bayang, Portrait de Rita (le texte est publié aux Éditions Blast) offre un moment de théâtre d’une vérité tranchante : entre plages de densité et poches d’humour. Pas une ligne, pas un mot de trop dans ce monologue qui appuie là où ça fait mal. Certains passages sont durs à écouter. D’autres font sourire, usant d’une ironie mordante. Car Laurène Marx a voulu échapper au cadre de la plainte victimaire pour construire un texte ponctué de syncopes et de ruptures. Le « stand-up triste » qu’elle propose n’a rien d’un manifeste moralisateur, rien d’un brûlot explosif. C’est tout en finesse que l’écrivaine et metteuse en scène pointe du doigt les violences policières, racistes, conjugales subies par Rita. Son geste — équilibré quoique sans concession, d’une grande maîtrise stylistique — est exemplaire. Comme est exemplaire la façon dont la comédienne Bwanga Pilipili nous raconte cette histoire. Derrière un micro à pied, au sein d’un espace scénique à la nudité radicale, sa présence, son adresse, son jeu font sensation. Elle rend plus que vivants les mots de Laurène Marx, plus que sensible l’existence de Rita Nkat Bayang. Elle fait des uns comme de l’autre une matière ardente, ample et agissante.
Manuel Piolat Soleymat
Du lundi au mercredi à 19h30, les jeudis et vendredis à 20h30, les samedis à 20h. Durée : 1h30. Tél. : 01 42 55 55 50. www.theatre-ouvert.com.
Également les 8 au 9 janvier 2026 aux Quinconces-L’Espal au Mans, du 20 au 30 janvier au Théâtre National de Strasbourg, le 18 février à l’Université de Lille, du 3 au 21 mars au Théâtre National Wallonie Bruxelles.
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