« Pompeo Magno » ressuscité par Max-Emanuel Cenčić sous la direction de Leonardo García-Alarcón

Dernier opéra de Cavalli créé du vivant du compositeur, en 1666 dans la Cité des Doges, Pompeo Magno fait s’affronter César, Pompée et Mitridate, dans des intrigues de cœur et de cour, avec les turpitudes politiques de la Rome Antique en toile de fond. Grand défenseur de cet élève de Monteverdi, Leonardo García-Alarcón en a déjà fait redécouvrir plusieurs ouvrages lyriques, tels Elena et Erismena à Aix-en-Provence en 2013 et 2017, Eliogabalo à l’Opéra de Paris en 2016, ou encore Il Giasone à Genève en 2017. Avec le continuo chatoyant et expressif de son ensemble Cappella Mediterranea, le chef helvético-argentin accompagne la virtuosité de la déclamation chantée et la versatilité des registres qui caractérisent la scène vénitienne du milieu du XVIIème siècle. Autour du contre-ténor Max-Emanuel Cenčić, la pyrotechnie théâtrale est servie par un plateau opulent d’une douzaine de solistes dont quelques figures irrésistibles dans les travestissements, incontournables dans ce répertoire – Marcel Beekman et l’émérite Dominique Visse.

Gilles Charlassier