Phèdre, les soliloques

Apollon s’étant levé sur les amours coupables d’Aphrodite, la déesse a condamné les descendants du Soleil à souffrir le pire par amour. Pasiphaé, fervente amante d’un magnifique taureau blanc, accouche du Minotaure, et Phèdre est victime des emportements incestueux qui lui font s’éprendre de celui qui, rejeton de l’Amazone et de Thésée, devrait à ses yeux valoir comme fils. Isabelle Krauss reprend l’histoire à ses sources antiques, chez Euripide et Sénèque, et s’empare de cette « langue extrême et poétique », avec la seule lumière, sculptée par Catherine Reverseau, comme compagne de jeu. Il s’agit d’entrer dans l’univers mental de Phèdre, seule en scène au milieu des effets de son imagination emportée, et d’assister aux soliloques obscènes et monstrueux d’une mortelle se consumant sur le bûcher dressé par les dieux.

Catherine Robert