Vania / Vania ou le démon de la destruction de Clément Poirée révèle la portée intemporelle de Tchekhov
Cette nouvelle création du directeur du [...]
Pauline Bayle et les siens ouvrent en beauté la saison du Théâtre Public de Montreuil avec leur éblouissant périple théâtral. Après Iliade, plongée au cœur de la guerre de Troie, Odyssée expose avec une impressionnante maîtrise le long et périlleux retour d’Ulysse à Ithaque. Captivant !
Un plateau nu cerné de chaises, des costumes sobres et épurés, quelques paillettes, du sang, une terre brune et boisée pour Ithaque la rocheuse. Un théâtre pauvre, mais ô combien riche par la qualité de la mise en scène et du jeu, par l’intensité de la présence des interprètes, qui jouent des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des mortels et des dieux, ainsi que par la pertinence fulgurante de ses effets, obtenus par de promptes manipulations. Elle aussi débarrassée de tout superflu, de toute emphase, la langue claque, bondit, résonne au présent ici et maintenant, laissant voir la gloire immense et la fragilité nue. Sans qu’interviennent pathos ou psychologie, un faisceau de relations se tisse, impliquant fortement la voix et les corps. La puissance et la poésie de la langue jouent pleinement, faisant vivre avec acuité chacun des personnages, reliant les uns et les autres de belle façon. Après dix ans de combats contre Troie, et quasi autant d’années d’errance sur les mers, Ulysse aspire à retrouver sa maison et son île, son fils Télémaque qui souffre de l’absence de ce père invisible depuis vingt ans, son épouse aimée et aimante Pénélope, assiégée par les Prétendants qui la pressent de choisir celui qu’elle épousera, qui dilapident ses richesses.
Puissance de la langue
Souvent Ulysse est qualifié d’étranger, étrangers qu’il faut « accueillir et respecter. Pour nous petite aumône, pour eux grande joie ». Les épreuves que traverse l’obstiné et rusé héros tiennent en haleine, elles le confrontent à la mortelle Scylla, au vorace cyclope, à la possessive Calypso, à de terrifiantes tempêtes… Malgré le foisonnement des péripéties, l’ensemble reste parfaitement limpide. Les cinq comédiens – Soufian Khalil, Viktoria Kozlova, Mathilde Méry, Loïc Renard et Paola Valentin – interprètent une multitude de rôles, dans une fluidité et une clarté impeccables qui rendent l’épopée homérique particulièrement accessible. Une superbe réussite, d’une exigence millimétrée, qui offre la possibilité à tous les publics de redécouvrir et d’aimer le récit homérique. Notons que le premier volet Iliade est aussi présenté jusqu’au 9 octobre.
Agnès Santi
le mercredi à 20h, le vendredi à 19h, le samedi à 18h et le dimanche à 17h, relâche les lundis et mardis et jeudis. Durée : 1h25. Odyssée, du 15 septembre au 9 octobre, le jeudi à 20h le vendredi à 21h, le samedi à 20h et le dimanche à 19h, relâche les lundis, mardis et mercredis. Durée : 1h35. Tél : 01 48 70 48 90. Egalement au Théâtre de Choisy-le-Roi, 4 avenue de Villeneuve Saint-Georges, 94600 Choisy-le-Roi. Iliade, le 15 novembre à 20h. Tél : 01 48 90 89 79.
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