SPRING – Festival des nouvelles formes de cirque
Pour sa 15ème édition, SPRING, Festival des [...]
Avec cette nouvelle création, l’autrice et metteuse en scène Pauline Haudepin transpose, dans le champ contemporain, les figures d’un couple archétypal de la littérature dramatique, celles du roi et de son bouffon. Le huis clos orchestre une improbable rencontre sur fond de crise existentielle. À la clé, une invitation à la réflexion sur la nature du divertissement et la volonté d’émancipation.
« J’écris comme dans un rêve éveillé. Dans Painkiller, c’est le duo du fou et du roi qui a d’abord déclenché ma rêverie. À la fois obsolète dans un monde où « le roi se meurt » et riche en questions à l’heure où tout le monde se proclame volontiers fou du roi. Les deux figures de la pièce nous apparaissent au moment où elles ne parviennent plus à fonctionner, où elles semblent sur le point de tout perdre. Sadking, le roi de mon histoire, figure dont le pouvoir repose sur l’argent, président d’un club de foot, est confronté aux conséquences judiciaires de malversations financières anciennes. Painkiller, mon fou, qui donne son nom à la pièce – nom, que l’on peut littéralement traduire par « tue-douleur » et désigne très concrètement en anglais les antalgiques – est un jeune prodige du one-man-show, qui ne parvient plus à rire ni à faire rire. Les deux personnages en présence sont intimement liés à la société du spectacle et du divertissement dans son acception courante, mais aussi sur le plan métaphysique. Elles tentent d’abord de se divertir de leur angoisse respective jusqu’à progressivement s’extirper des rôles qui les étouffent et les entravent.
Une dramaturgie du rêve
Chez moi, la rêverie qui précède une pièce s’amarre presque toujours à un lieu dont l’imaginaire et la charge métaphorique viennent irriguer l’écriture en continu. Là, c’est la salle de bain, ce lieu d’hygiène ritualisé où, soustrait aux regards des autres, on prépare, dans le miroir, son masque social. Avec les comédiens John Arnold (Sadking) et Mathias Bentahar (Painkiller), nous avons beaucoup travaillé sur la manière courante d’habiter ce lieu, sur le geste, en association libre avec leur propre inconscient. Painkiller n’est pas une fable. Sa dramaturgie est celle du rêve. Plus qu’un décor, la salle de bain est un personnage à part entière, interface entre le dedans et le dehors, glissant à tout instant du trivial au mythique. Le dispositif bi-frontal s’est rapidement imposé comme traduction au plateau des paradoxes de cet espace qui devient une forme de vivarium ; le spectateur, ce voyant, est aussi voyeur ».
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h, le dimanche à 16h. Tél : 01 44 62 52 52. Durée : 1h20.
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