Vol retour
Création de la version française d’un opéra [...]
Le musicien argentin parcourt depuis 35 ans tous les chemins de la guitare, comme lors de ces deux concerts anniversaire, de Luys de Narvaez à la création contemporaine.
La guitare, à première vue isolée et solitaire, est un instrument qui peut enfermer, spécialiser, « chapelliser ». Pas le moins du monde pour l’argentin Pablo Marquez qui fête cette année 35 ans de carrière au cours desquels il a choisi de tout oser, de tout bousculer, de tout tenter. Pablo Marquez a depuis ses débuts pris le parti audacieux et difficile d’embras(s)er les répertoires les plus différents qui soient, des musiques anciennes jusqu’à la littérature des XXe et XXIe siècles, sans délaisser ses racines et la musique traditionnelle argentine (par exemple avec l’immense Dino Saluzzi). « Elargir constamment mon horizon musical a toujours été une nécessité impérieuse » prévient le guitariste défricheur. Cette vitalité et sa virtuosité ont évidemment attiré l’intérêt des plus grands compositeurs de notre temps, à commencer par Kagel, Kurtág et peut-être surtout Berio dont il est un interprète de référence et dont il a eu l’honneur de jouer, à l’invitation de Pierre Boulez, la Sequenza XI, pour le 70e anniversaire du compositeur.
Une sorte de rétrospective
Lors de ces deux récitals importants intitulés « Chemins », à Paris puis Strasbourg, entouré de nombreux invités dont la soprano Maria Cristina Kiehr, la violoncelliste Anja Lechner et le flûtiste Mario Caroli, Pablo Marquez déroule son film musical et retraverse avec et pour nous ses mille mondes musicaux. « Nous écrivons Chemins au pluriel car rien dans mon parcours n’a été univoque, j’ai toujours eu la sensation de suivre plusieurs pistes. J’ai conçu ce programme comme une sorte de rétrospective qui illustrerait mes différents cheminements dans la musique, mes affinités, musicales et humaines, mes recherches et questionnements sur le répertoire » explique Pablo Marquez. Parmi ces questionnements, ceux de la création sont essentiels : « Travailler avec un compositeur vivant est un privilège, car ce travail redimensionne le rapport que l’on peut avoir aux partitions plus anciennes ». Lors de ces concerts il créera une œuvre nouvelle de Zad Moultaka (Mystère des mystères pour violoncelle et guitare), dont il dit adorer « le sens de l’ineffable, les silences, l’espace qu’il crée avec sa musique, le questionnement qu’il adresse aux instruments pour les faire parler différemment »… Un très grand guitariste et musicien.
Jean Lukas
Lundi 7 décembre à 20h30. Tél. 01 46 07 34 50.
Cité de la danse et de la Musique, 1 place Dauphine, 67076 Strasbourg. Lundi 14 décembre à 20h. Tél. 03 68 98 60 91.
Création de la version française d’un opéra [...]