Lowland
Plein la vue, plein les corps, et pourtant [...]
Créé à L’apostrophe – Théâtre des Arts, à Cergy-Pontoise, l’étonnante digression sur Dante de Serge Maggiani est reprise au Théâtre des Halles. Un pur moment de vie et de poésie.
En revenant à L’Enfer, après avoir participé, en 2008, lors du Festival d’Avignon, à une lecture d’extraits de La Divine Comédie dirigée par Valérie Dréville dans la Cour d’honneur du Palais des papes (cette expérience est à l’origine de ce spectacle, conçu en collaboration avec la comédienne et dédié à Philippe Avron), Serge Maggiani se transforme en messager. Il dit, vit, transmet, commente des extraits des Chants I et V de L’Enfer de Dante Alighieri et convoque aussi l’existence de celui que l’on considère comme le père de la langue italienne, ainsi que divers points d’analyse littéraire, poétique, divers éclaircissements sur l’histoire du catholicisme, sur l’Italie d’hier et d’aujourd’hui.
Un messager nommé Serge Maggiani
Né de l’autre côté des Alpes, à Carrare, Serge Maggiani est Italien de nationalité et de cœur. Il faut l’entendre parler du pain de sa chère Toscane, l’entendre raconter des histoires de petit enfant qui, jouant par terre dans une cuisine, voit un adulte se pencher sur lui, « grand, très grand, grand comme la Tour de Pise », et lui dire que le plus grand des poètes était Italien, qu’il est revenu du voyage d’où l’on ne revient pas. Le comédien s’adresse à nous les yeux dans les yeux, nous tutoyant comme Dante tutoie son lecteur, mettant de côté toute forme de théâtralité, ou de cérémonie. C’est toute sa densité, toute sa justesse, toute sa sensibilité teintée d’humour qui s’expriment dans cette digression poétique. Un moment simple et vrai, comme une balade, un soir, sur un chemin de Toscane.
Manuel Piolat Soleymat
* Critique à lire dans La Terrasse n° 219, avril 2014.
Avignon Off.
à 17h, relâche le 14. Tél : 04 32 76 24 51. Durée : 1h.
Plein la vue, plein les corps, et pourtant [...]