« La rencontre avec William Christie a été particulièrement heureuse, nous nous sommes d’emblée parfaitement entendus. Notre collaboration artistique s’est peu à peu transformée en une véritable amitié. Je mesure évidemment ma chance d’avoir mis en scène mon premier opéra (La Didone de Cavalli, en 2011, ndlr) aux côtés d’une figure aussi marquante du paysage musical. Monter aujourd’hui une comédie-ballet comme Monsieur de Pourceaugnac, c’est s’intéresser à un genre théâtral inventé par Molière lui-même et qui ne lui survivra pas, un genre qui se révèle être une véritable utopie : réussir un spectacle total qui mêlerait à la fois le théâtre, la musique et la danse mais qui verrait, in fine, l’art dramatique primer.
Imbrication entre musique et théâtre
La musique fait intrinsèquement partie de la dramaturgie de la pièce. Plus que dans toute autre oeuvre, Molière et Lully réussissent cette incroyable gageure : faire de la musique du théâtre. Cette interrogation formelle ne doit cependant pas nous faire oublier le propos même de la pièce, sans doute l’une des pièces les plus sombres et les plus cruelles que Molière ait écrite. Il y porte un regard désabusé sur la nature humaine. Qui est l’autre ? De qui est-on l’étranger ? Qu’est-ce que la folie ? La singularité de Monsieur de Pourceaugnac réside dans l’extrême imbrication entre la musique et le théâtre. »
Propos recueillis par Jean Lukas
Les 7, 8 et 9 janvier à 20h, dimanche 10 janvier à 16h à l’Opéra Royal. Tel. 01 30 83 78 89.
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