Marie-Nicole Lemieux
La tornade québécoise déferle à Paris pour [...]
Trois soirées pour les trois grands cycles de Schubert.
Schubert, c’est un peu sa maison. Cela fait plus de quinze ans que Matthias Goerne interroge inlassablement ses lieder. Il faut dire qu’il a étudié auprès des maîtres du genre : Elisabeth Schwartzkopf ou Dietrich Fischer-Diskau lui ont beaucoup appris. Pourtant, en rien il n’est une copie des précédents. Il a trouvé sa manière à lui : une incarnation terrienne, à mille lieux de la distanciation d’un narrateur, comme le voulait autrefois la tradition. Ses phrasés, ses couleurs, sa souplesse, ses silences, convainquent toujours. Il est de ceux qui touchent au cœur et bouleversent l’auditoire. Si c’est le propre des chefs-d’œuvre que d’ouvrir des questions inépuisables et universelles, c’est aussi le propre des interprètes d’exception que de savoir se renouveler. Le Voyage d’hiver est sans doute le cycle que Matthias Goerne connaît le mieux. Il l’a chanté des centaines de fois, en a enregistré trois versions, et a même consenti, lui qui longtemps fut contre, craignant le kitsch ou l’effet sentimental, à une participation scénique – c’était en 2014 au festival d’Aix avec le vidéaste William Kentridge. Au théâtre des Champs-Elysées, cette partition sera au cœur de ce cycle Schubert qui débutera par La Belle Meunière et se terminera par Le Chant du Cygne. Au piano, un des accompagnateurs de prédilection du baryton allemand : Leif Ove Andsnes.
I. Stibbe
La Belle Meunière, lundi 6 février à 20h, Le Voyage d’hiver, mercredi 8 février à 20h, et Le Chant du cygne, vendredi 10 février à 20h. Tél. : 01 49 52 50 50. Places : 5 à 85 €.
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