Une écologie collective et participative avec un Chaillot Expérience #7 sur l’anthropocène
Parce que la réflexion sur les enjeux [...]
Après le déjanté Fuck Me, Marina Otero revient en solo pour une nouvelle création, dans un nouveau format dramaturgique et une version plus intime d’elle-même.
L’exubérance de Fuck Me semble lointaine lorsqu’on découvre le dispositif qui ouvre la pièce, et qui va accompagner le spectacle pendant la majeure partie de son déroulement. Un petit tabouret de bois, un verre d’eau, une Marina Otero taciturne, immobile. Derrière elle se projette le fil de sa pensée, toujours tue, et que le spectateur lit sur le mur dans un silence de plomb. Son récit narre ce qui pourrait être une journée ordinaire, celle d’une femme tout à ses occupations, surtout dans la préparation du dîner et l’attente de son homme. De ce qui pourrait être anecdotique, Marina fait un événement, le transforme, puisant dans l’intime pour mieux s’ancrer dans des sujets sociétaux. Devant cette femme seule et presque figée, le spectateur ne peut faire autrement que de former des images mentales d’une histoire de violences conjugales, de violences intrafamiliales, d’exil, de fuite, de questionnement identitaire, de rapport au corps.
Un récit de corps solitaire
Seuls un battement de pied, un pouce levé, une prise de note sur un carnet, finement amenés et en interaction avec le texte, troublent notre face à face avec une Marina de marbre. Quand le texte évolue, c’est pour poser les questions qui habitent la démarche de l’artiste autour de l’autofiction, de son rapport à la vérité, et donc au public. La résolution de son histoire, qui passe aussi par le souvenir de sa très lourde opération du dos et de sa quête pour danser « avec ce nouveau corps », tient dans la danse finale. Musique à fond, elle se lance dans sa propre libération, le regard d’abord tourné vers l’intérieur, puis dans la joie et le débordement. On y retrouve les traces des personnages rencontrés précédemment dans son récit, quand elle-même se transforme, se défigure, les membres raidis. Les monstres de la violence et de la colère sont bel et bien là. Dommage qu’ils se soient fait attendre, dans une scène finale elle-même trop prévisible.
Nathalie Yokel
à 19h, lundi à 20h, samedi et dimanche à 18h, relâche le 14 mars. Tél. : 01 42 74 22 77.
Parce que la réflexion sur les enjeux [...]
Le festival de la Ménagerie de Verre revient [...]