Marie-Nicole Lemieux et Philippe Jaroussky

Ils s’étaient retrouvés en 2011 sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées pour la production d’Orlando furioso de Vivaldi mise en scène par Pierre Audi. Deux voix aux styles et aux tempéraments distincts, avec d’un côté la pureté de ligne, le legato de velours de Philippe Jaroussky, et de l’autre, le phrasé volcanique, la souplesse vocale de Marie-Nicole Lemieux. Hasard du calendrier : on les retrouve ce mois-ci de nouveau dans Vivaldi au Théâtre des Champs-Elysées, mais dans des récitals séparés. La contralto canadienne ouvre le bal avec une sélection attrayante d’airs d’opéras (dont des extraits d’Orlando furioso, mais aussi de La fida ninfa, Farnace…). Elle est accompagnée par l’idoine Orchestre baroque de Venise, dont on a pu apprécier les prestations régulières aux côtés du violoniste Giuliano Carmignola. Une semaine plus tard, c’est au tour du plus célèbre des contre-ténors français de monter sur le plateau de l’Avenue Montaigne. Philippe Jaroussky a choisi de se consacrer à la musique sacrée du Prêtre roux, avec notamment les magnifiques Stabat Mater et Salve regina. Il se produit aux côtés de son ensemble Artaserse, constitué de jeunes musiciens issus des ensembles français sur instruments anciens. Une simple tournée promotionnelle pour accompagner la sortie de son dernier album « Pieta » ? En réalité,  plutôt l’occasion de toucher à ce qui fait la force de Jaroussky, c’est-à-dire le lien sincère et même émouvant qui l’unit à son public.

A. Pecqueur