Entre [deux] 2.0
Abdou N’gom, chorégraphe et danseur, se met [...]
En partant à la recherche de leurs origines, le Maroc pour Séphora Hayman, et l’Algérie pour Vanessa Bettane, les deux femmes artistes créent une forme de théâtre documentaire.
Elles ont un point commun : leurs parents ont quitté jeunes leur pays natal pour s’installer en France. Pour Séphora Hayman, c’est sa mère qui est partie du Maroc à 14 ans avec ses parents et ses 6 frères et sœurs, laissant tout derrière elle car la vie pour les Juifs devenait dangereuse. De cette vie marocaine, sa fille ne connaît presque rien. C’est seulement à la mort de sa grand-mère, en 2011, que les langues se délient : « Je n’ai pas pu te transmettre le Maroc, je ne l’avais pas perdu. Il est parti avec ma mère. C’est maintenant que je peux te le donner. », lui dit alors sa mère en trois phrases superbes.
Histoires intimes et grands textes, (Tchekhov, Racine, Perec…)
Pour Vanessa Bettane, c’est son père qui a quitté l’Algérie à 17 ans (« C’était la valise ou le cercueil ») pour y revenir ensuite faire la guerre du côté des Français : « J’aurais préféré avoir un père déserteur », assène sa fille qui ne connaît elle non plus presque rien de la vie de son père. A partir de leurs histoires intimes, de grands textes, (Tchekhov, Racine, Perec…), de souvenirs, de rêves, ou de fantasmes, les deux actrices/autrices et metteuses en scène « reconstituent », construisent « en reconstruisant » selon un processus d’écriture au plateau à base d’un canevas dramaturgique précis et d’improvisations réinventées à chaque représentation. Il en résulte un spectacle qui brouille à dessein les limites entre réalité et fiction, qui explore au plateau la frontière entre le réel et le vrai. Un travail sur la langue, le texte et la forme qui est au cœur de leur duo, constitué dès 2013 avec leur premier spectacle A Better me.
Isabelle Stibbe
à 19h55. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél. : 04 90 85 12 71.
Abdou N’gom, chorégraphe et danseur, se met [...]