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L’actrice et metteuse en scène Mina Kavani fait entendre les mots de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad : un voyage intérieur et un dialogue incandescent où le souffle du poème rejoint celui d’une liberté tant désirée.
Femme, vie, liberté : à soixante ans d’intervalle, l’actrice et metteuse en scène iranienne Mina Kavani invoque une autre artiste, Forough Farrokhzad, tragiquement disparue en 1967 à l’âge de 32 ans dans un accident de voiture à Téhéran. Immense poétesse, cinéaste qui a réalisé un court métrage primé sur les lépreux intitulé La maison est noire, Forough Farrokhzad a beaucoup écrit sur les secrets, les chagrins et les aspirations des femmes iraniennes, sur la solitude irrémédiable et le réel qui échappe. À partir d’un montage provenant de ses récits, poèmes, journaux intimes et correspondances, Mina rend hommage à son aînée, dont les ouvrages ont évidemment été retirés de l’espace public suite à la Révolution islamique.
La force des mots épris de liberté
Elle ne l’incarne pas mais convoque ses douleurs, mais aussi son avant-gardisme résolu, son indépendance féministe, son intense désir de liberté. La voix sublime de Mina Kavani nous emporte dans un voyage intérieur où résonnent aussi son vécu, celui d’une femme et d’une artiste contrainte à l’exil face à la censure d’une dictature féroce, qui rêve encore, toujours, de Téhéran. La création musicale d’Erik Truffaz et Murcof se déploie comme un souffle qui accompagne chaque respiration, chaque pulsation du texte. Tout en nuances et contrastes, la voix de Mina Kavani s’aventure dans un chemin sinueux, à l’écoute du plus profond de soi. Un appel vibrant à la liberté, qui touche profondément.
Agnès Santi
à 20h45. Tél : 01 49 66 68 90
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