Dans une chapelle ou un musée, le cycle « Interférences » se propose comme le cœur musical d’Avignon.
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C’est le nom de Gisèle Pélicot que l’histoire retiendra. Milo Rau et la dramaturge Servane Dècle ont proposé une mémorable nuit de lectures, assemblant 40 fragments qui reconstituent la réalité d’un procès marquant et son impact au sein de la société.
L’histoire retiendra le nom de Gisèle Pelicot. Si elle a refusé que le procès qui eut lieu à Avignon de septembre à décembre 2024 se déroule à huis clos, c’est pour que « la honte change de camp », pour qu’émerge un avenir autre pour ses petits-enfants, pour le corps social tout entier. Même si à l’intérieur elle est « un champ de ruines », elle a eu le courage inouï de rendre publiques les audiences, devenant ainsi une figure résistante, une combattante contre la culture du viol et les violences faites aux femmes. 51 hommes, de tout âge et de toute classe sociale, ont été reconnus coupables d’avoir violé Gisèle Pelicot, inconsciente, droguée et filmée par son mari, violeur en série. Des photos et vidéos ont ainsi constitué d’accablantes preuves.
Exceptionnel acte de transmission
Remarquable acte de transmission, l’hommage à Gisèle Pelicot qui s’est tenu le 18 juillet sur la scène du Cloître des Carmes a savamment assemblé quarante fragments, qui reconstituent la réalité d’un procès historique ainsi que son impact au sein de la société. Ces fragments ont été nourris par un travail auprès de plusieurs avocats du procès dont ceux de la victime Antoine Camus et Stéphane Babonneau, d’experts, de témoins, de chercheurs, de journalistes qui ont fourni leurs notes… Puissamment révélatrices, y compris quant au déni du crime ou aux répercussions sur les familles, les paroles issues de l’enceinte du tribunal émeuvent fortement. Milo Rau, familier du Festival d’Avignon, artisan talentueux d’un théâtre du réel qui interroge la violence, a mis en scène et co-écrit avec la dramaturge Servane Dècle le déroulé de cette nuit mémorable, qui éclaire ce que signifie une domination masculine qui soumet, avilit et assassine. Au centre les narratrices Séphora Haymann et Hinda Abdelaoui, de chaque côté des bancs où se tiennent les participants et participantes qui tour à tour s’avancent : Marie-Christine Barrault, la première et la dernière à prendre la parole, Ariane Ascaride, qui porte les mots de Gisèle Pelicot dans une intensité qui saisit l’assemblée, Philippe Torreton, Alison Dechamps, et beaucoup d’autres. « J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle. » a déclaré Gisèle Pelicot à l’issue du procès. Puisse l’avenir honorer sa confiance et son courage.
Agnès Santi
à 22h. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 4h.
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