Jean-Marie Galey et Teresa Ovidio analyse la passion épistolaire dans « Camus-Casarès, une géographie amoureuse ».
Guidés par Elisabeth Chailloux, Jean-Marie [...]
Le collectif OFBPC (On finira Bien Par Comprendre) s’empare du texte virtuose d’Ivan Viripaev. Dans une forme très libre, les comédiens se font narrateurs ou médiateurs et s’amusent des quiproquos pour tenter (ou pas) de définir l’amour véritable.
À l’entrée de la salle, quatre comédiens nous saluent, ils sont venus nous conter une fable, à la fois anecdotique et d’une importance cruciale. Une fable sur la vérité, le mensonge, l’amour, la mort, le désir. Un récit dont l’apparente trivialité cache un raffinement surprenant. Dennis et Sandra, Albert et Margaret, ces deux couples d’amis mariés arrivent à la fin de leurs vies. Dennis, sur son lit de mort, remercie Sandra pour la qualité de leur existence commune. Un an plus tard, Sandra, mourante à son tour, avouera à Albert qu’elle l’a toujours aimé. Bouleversé, Albert réalise que lui aussi l’a toujours aimée et court l’annoncer à sa femme Margaret. Pas de problème, répond Margaret, puisqu’elle l’a trompé avec Dennis depuis le début. Chaque confession s’accompagne de tentatives de définir l’amour véritable, avec pour nœud principal la question suivante : Doit-il être réciproque pour être vrai ? Aussi désarçonnés que le public face à ce millefeuille de contradictions, le quatuor au plateau narre une série d’épisodes tirés du passé des quatre vieillards. Cocasses autant que signifiantes, ces anecdotes nous éclairent ou au contraire nous égarent, et la tension s’accentue. Comment diable tout cela se termine ?
«Il doit quand même bien y avoir un minimum de constance dans ce cosmos changeant»
Au texte alambiqué répond une forme géniale de simplicité. Se placer en tant que narrateurs permet aux interprètes (Lior Aidan, Maxime Allègre, Charles Montélimard et Laura Opsomer Mironov) de prendre le recul nécessaire à la compréhension. On se sent véritablement avec eux, en prise avec un récit qu’ils feignent de découvrir. La structure de la pièce évoque celle d’une blague un peu graveleuse du style : « C’est l’histoire d’un mari qui rentre à la maison et qui dit à sa femme…». On rit alors des dimensions dantesques que prennent toutes ces péripéties, des épiphanies des personnages, immédiatement annulées par le chapitre suivant. Pas de quatrième mur, le collectif (bien nommé) On finira bien par comprendre revient à l’essence de ce que signifie raconter. Dans leurs bouches, la parole se fait à la fois chemin vers la vérité tant attendue ou nouveau problème à résoudre, nouveau caillou dans la chaussure de la cohérence. Recomposer ce vertigineux puzzle avec eux procure un immense plaisir ainsi que l’excitation de résoudre les mystères d’une condition humaine sinueuse. Mais rien ne semble pouvoir se figer correctement dans ce fichu « cosmos changeant » … On ressort donc de là nos repères chamboulés, mais avec la certitude d’avoir vécu une formidable expérience théâtrale.
Enzo Janin-Lopez
à 13h05 les jours pairs. Durée : 1h25. Tél : 04 90 82 39 06. Mail : contact@theatredutrainbleu.fr
Guidés par Elisabeth Chailloux, Jean-Marie [...]
Pour en finir avec la politesse ! Astrid [...]
Une autrice et un auteur : Marie de Dinechin [...]