Scènes de la vie d’acteur
Un comédien pour en interpréter un autre, un [...]
Aurélia Ivan, metteure en scène et plasticienne, confronte l’homme et la machine dans un dialogue philosophique
Un artiste peut-il être un Zarathoustra aujourd’hui et ouvrir de nouvelles voies de compréhension du monde ? Autrement dit, être un surhomme dépassant sa condition pour s’émanciper ? Aurélia Ivan ne craint pas l’ambition des questions : elle les pose même comme cadre pour tendre la trame de ses créations. Dans L’Androïde [HU#1], elle fouille les écrits de Nietzsche et de Slavoj Zizek, philosophes qui chacun à leur manière et leur époque, ont annoncé la fin d’un système et l’avènement de temps nouveaux. Formée d’abord au Conservatoire National d’Art Théâtral de Bucarest puis à l’école Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, la jeune artiste roumaine pousse l’homme aux confins de ses paradoxes, explorant « la solitude de l’être dans la multiplication de lui-même, la déshumanisation, la désincarnation qui nous conduit à un dialogue homme – androïde (mi-chose, mi-être), comme signe d’une séparation entre le soi et le moi, entre le corps et l’âme. » En plasticienne et metteure en scène, elle a conçu une installation qui, par la marionnette, confronte le vivant et l’inanimé et fait vibrer tous les enjeux de leur secrète relation.
Gw. David
Un comédien pour en interpréter un autre, un [...]