La Nuit les brutes
Roland Auzet a commandé un texte à Fabrice Melquiot et met en scène deux femmes – Anne Alvaro et Clotilde Mollet – victimes de la violence d’un homme, au fil d’une pièce en musique visant à interroger « notre capacité de lucidité sur nous-mêmes ».
Figure destructrice
Ni soeurs ni amies, elles occupent une maison où apparaît cette figure destructrice de leur passé douloureux dans une boîte en verre, figure imaginaire (le chanteur lyrique Jean-Claude Sarragosse) qu’elles convoquent, qu’elles interrogent et avec laquelle elles veulent en découdre. La nuit elles écument les bars à la rencontre de brutes qu’elles provoquent et poussent à bout, d’inconnus avec qui elles alimentent des contrats masochistes, avant de rentrer chez elles. Pour donner vie à ce projet, Roland Auzet a demandé à Fabrice Melquiot d’écrire un texte pour deux actrices, Anne Alvaro et Clotilde Mollet. Les scènes dialoguées alternent avec des monologues croisés, des récits étranges. « Je cherche à élaborer une dramaturgie morcelée, trouée d’ellipses tranchantes, avec des scènes livrées en rafales, comme des instantanés tronqués. » dit l’auteur, qui mêle ici parfois drame, propos grinçants et drôlerie et délivre une vision tragi-comique du monde et de cette relation d’amour vénéneux entre femmes, évoquant par certains aspects Médée victime et bourreau.
Agnès Santi
La Nuit les brutes de Fabrice Melquiot, conception, musique, scénographie, mise en scène Roland Auzet, du 6 au 22 octobre au Théâtre des Célestins, 69002 Lyon. Tél : 04 72 77 40 00. Du 4 au 6 novembre à L’Espace des Arts à Châlon-sur-Saône. Tél : 03 85 42 52 12. Les 9 et 10 novembre au Théâtre municipal de Dole. Tél : 03 84 82 99 19. Du 25 au 27 novembre au TOP à Boulogne-Billancourt. Tél : 01 46 03 60 44.