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Que peut l’individu face aux règles oppressantes d’une société vide de sens ? L’auteur Olivier Saccomano et la metteuse en scène Nathalie Garraud nous plongent dans l’ère dystopique de Monde nouveau. Ils signent une comédie satirique prise au piège de son formalisme.
On pourrait dire « il était une fois », ou plutôt « il serai une fois », si la société dystopique que dessinent l’auteur Olivier Saccomano et la metteuse en scène Nathalie Garraud dans Monde nouveau ne rendait compte de manière aussi claire, aussi évidente de vérités contemporaines. Bien sûr, le codirecteur et la codirectrice du Théâtre des 13 vents (Centre dramatique national de Montpellier) tendent à notre époque un miroir grossissant qui produit des discours et des situations proches de la bouffonnerie. Mais toutes ces mises en perspectives théâtrales prennent bel et bien leur source dans les failles de notre réalité. Oublions donc imparfait comme futur pour adopter le présent et disons « il est une fois » un monde normatif, concurrentiel, rationnalisé, répressif, matérialiste, communicationnel, technocratique… Un monde vide de sens — kaléidoscopique et monochromatique — dont les modes de fonctionnement et les cadres idéologiques mènent à l’inconsistance, voire à l’absurde, avant d’ouvrir les portes du totalitarisme.
Du néolibéralisme au néototalitarisme
Des femmes et des hommes entrent sur le plateau. Les adeptes du monde nouveau dont il est question se vêtissent devant nous, s’accessoirisent, puis s’élancent dans des énoncés touffus et emphatiques. Ces flux de paroles tentent de caractériser les grands principes qui orientent leur pensée et leurs actions. Le texte, éclaté, circule d’un interprète à l’autre, par bouts de phrases, parfois par simples mots. S’établit de la sorte une communauté d’intérêts dont n’est exclue qu’une personne : une femme de ménage qui ne sait encore rien des présupposés théoriques corroborant la société à laquelle elle appartient. Dans Monde nouveau, de multiples sujets s’enchainent, suivant le rythme déchaîné d’une mécanique qui va à cent à l’heure. Des parenthèses de farce s’ouvrent et se referment, convoquant par exemple les figures de Donald Trump, Giorgia Meloni et Javier Milei. Pourtant joliment mise en scène, cette comédie satirique souffre de ses partis-pris formels. Un peu trop rapide, un peu trop conceptuelle, la proposition d’Olivier Saccomano et Nathalie Garraud nous maintient à distance du théâtre auquel il donne voix, plutôt que corps.
Manuel Piolat Soleymat
Les lundis, jeudis et vendredis à 20h, les samedis à 18h, les dimanches à 16h. Tél. : 01 41 32 26 26. Durée : 1h40. Spectacle vu le 11 décembre 2025 à Théâtre 71 à Malakoff.
Également le 13 mars au Manège à Maubeuge, du 17 au 19 mars à La Comédie de Béthune, du 25 au 28 mars aux Célestins à Lyon, du 31 mars au 3 avril au Théâtre Joliette à Marseille, le 14 avril au Cratère à Alès, le 16 avril au Théâtre Molière à Sète.
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