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Jean-François Sivadier livre sa première mise en scène d’une pièce de Tchekhov. Avec Nicolas Bouchaud dans le rôle-titre de cet Ivanov et Norah Krief en Anna Petrovna, cette première pièce de l’auteur russe promet autant de tragique que de tendresse et d’ironie.
S’il a travaillé lors d’ateliers dans des écoles sur Platonov, La Cerisaie, La Mouette ou Les Trois Sœurs, Jean-François Sivadier n’avait jamais jusque-là abordé Tchekhov pour un spectacle professionnel. Après Othello (2022), une grande fresque inspirée de l’histoire des Atrides (Portrait de famille – Une histoire des Atrides (2025) et la même année Tout est calme dans les hauteurs d’après Thomas Bernhard, le temps est venu pour le metteur en scène de donner pleinement corps à son amour de longue date pour l’auteur russe. Il opte pour sa première pièce, Ivanov écrite en 1887, la jugeant « emblématique de toute l’œuvre de Tchekhov, puisque ce mal de vivre, qu’on retrouve disséminé chez beaucoup de ses personnages, est ici incarné par un seul personnage : Ivanov ».
Une tragédie dérisoire du temps
Dans Ivanov, Jean-François Sivadier retrouve un motif qu’il aime à explorer au théâtre : celui du « groupe de gens pris dans un mouvement qui les dépasse ». Autour d’Ivanov en effet, propriétaire terrien ruiné dont la femme Anna Petrovna est en train de mourir de phtisie, femmes et hommes se trouvent entraînés dans une chute qu’ils ne peuvent éviter. Sacha surtout, la fille de Lebedev, amoureuse d’Ivanov et désireuse de le « sauver », court à sa perte sans que rien puisse l’en empêcher. Pour donner vie à cette petite société à la dérive, Sivadier fait appel à des complices de longue date tels Nicolas Bouchaud et Norah Krief ainsi qu’à des nouveaux venus. Ensemble, ils jonglent entre les deux versions de la pièce, traduites par Françoise Morvan et André Markowicz, l’une proche du drame tandis que l’autre penche du côté de la comédie. Car selon Sivadier, « le meilleur moyen d’aller très loin dans la tragédie, c’est d’avoir conscience qu’on pourrait aussi la jouer de manière dérisoire ».
Anaïs Heluin
du mardi au vendredi à 19h30, samedi à 18h et dimanche à 15h30.
Durée estimée : 2h30.
Tel : 04 78 03 30 00.
tnp-villeurbanne.com.
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