Dans ton cœur de la Cie Akoreacro
Après un beau succès sous chapiteau, la [...]
Organisée sur l’ensemble du territoire et à l’international par l’association Territoires de Cirque, la Nuit du Cirque offre du 12 au 14 novembre une photographie d’un paysage circassien en évolution permanente. Pour ce faire, cette 3ème édition s’étend non plus sur une, mais sur trois soirées.
« Illustrer la diversité formelle du cirque de création, et suivre son évolution ». Lorsque l’association Territoires de Cirque (TDC) – elle rassemble aujourd’hui cinquante structures, dont les treize Pôles Nationaux Cirque, engagées dans le soutien à l’émergence, la création, et la diffusion du cirque – crée en 2019 la Nuit du Cirque, tel est son objectif. Il n’a guère changé deux ans plus tard. Après une deuxième édition numérique, Covid oblige, la 3ème rattrape le temps perdu en fêtant les arts de la piste non plus sur une, mais sur trois soirées. Du 12 au 14 novembre, ce sont ainsi pas moins de 140 structures culturelles de l’ensemble du territoire qui se prêtent aux jeux périlleux du cirque. Spectacles, ateliers et expositions y répondent à quatre injonctions qui structurent et donnent les couleurs, bien vives, de l’événement aux multiples ramifications : « Embrasse-moi », « Libère-moi », « Embarque-moi » et « Égare-moi ». Nous nous ferons un plaisir de suivre ces exhortations, auprès d’artistes qui selon Philippe Le Gal, président de TDC, n’ont rien perdu de l’esprit d’origine du nouveau cirque, né dans les années 70. Le cirque de la Nuit est ainsi toujours un « art de la marge », qui « revendique le désir de briser tous les carcans, de libérer les corps autant que la parole ».
Une Nuit de tous les possibles
Pendant cette Nuit puissance trois, toutes les grandes questions, tous les grands débats de l’époque et de tous temps sont mis sur la piste. Dans Cross par exemple, la compagnie française Kiaï et le Fekat Circus basé en Ethiopie illustrent au Prato à Lille la beauté du dialogue des cultures. Avec sa nouvelle création Ombres portées, Raphaëlle Boitel se place à La Brèche à Cherbourg à la croisée du cirque et du cinéma pour porter « une réflexion sur les destins qui basculent, la fragilité des équilibres, le non-dit ». Du côté de l’Indre, Sandrine Juglair organise dans Dicklove un défilé de tous les genres. Sur sa mini-piste, se croisent « un homme qui se travestit en femme alors qu’elle est une femme. Ou une femme qui est un homme qui veut devenir une femme »… Tandis qu’à Bagneux, Sylvain Decure et Mélinda Mouslim se livrent dans LA CONF’ ou Comment on est allé là-bas pour arriver ici ? » à une conférence clownesque et satirique qui vise rien moins qu’à « brosser le portrait de notre civilisation et accompagner l’émergence de mondes désirables, en gestation ». L’intime, le politique, la sensualité se mêlent dans la Nuit, non seulement en métropole mais aussi à la Réunion, en Guadeloupe, à Madagascar ou encore en Suisse… La Nuit, tous les cirques sont permis.
Anaïs Heluin
édition 2021
Après un beau succès sous chapiteau, la [...]