Virgile Dagneaux, en solo, crée le triptyque Plier, Déplier et Peuplier

« Lorsque j’ai commencé à travailler sur cette pièce, c’était avec l’envie de me confronter à nouveau au solo puisque c’est comme ça que j’ai commencé ma carrière de chorégraphe. Comme j’ai subi plusieurs blessures dans mon parcours, il m’a paru intéressant de parler du corps vieillissant du danseur, en évitant le côté sombre qui peut y être attaché et en me concentrant sur l’aspect entropique, la transformation de la matière. À l’aube des 40 ans, comment le corps du danseur change-t-il ? Ce triptyque est aussi l’occasion de réaliser une cartographie, un inventaire des gestes que j’ai traversés, puisque je suis passé par différentes techniques : les claquettes, la danse hip-hop, contemporaine, le théâtre physique…

Deux solos et une ode à la rencontre

Nous avons dans la compagnie Virgule le désir de proposer des formes agiles qui peuvent être présentées dans toutes sortes d’espaces. Cette hyper flexibilité est en lien avec notre ADN hip-hop : dans les premières block party les DJs se branchaient sur des lampadaires, des cartons scotchés au sol tenaient lieu de tapis de danse. Cette nouvelle pièce est donc déclinée en trois formats. Plier est une version concentrée sur la danse, qui peut se déployer dans des espaces non dédiés. Les spectateurs qui m’entourent sont au plus proche du geste. Déplier est la forme plateau et fait intervenir la magie nouvelle, une scénographie composée d’un labyrinthe de néons et d’un tapis noir très brillant. Peuplier est une autre forme plateau basée sur l’instantané de la rencontre. L’idée est d’inviter un artiste, quelle que soit sa discipline, à réécrire avec moi cette pièce en trois jours. À Suresnes ce sera Zelda Bourquin qui est dramaturge, comédienne et associée au Théâtre Jean Vilar. »

Propos recueillis par Delphine Baffour