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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -291-Bonlieu mise tous azimuts sur la création et la diversité

Une saison exceptionnelle, rencontre avec Salvador Garcia

Une saison exceptionnelle, rencontre avec Salvador Garcia - Critique sortie  Annecy Bonlieu - Scène Nationale d'Annecy
Salvador Garcia © Yannick Perrin

Publié le 7 août 2021 - N° 291

Salvador Garcia, directeur de Bonlieu, présente une saison exceptionnelle par la richesse de son offre, tout en restant fidèle à l’ADN du lieu. Diversité des publics et fort engagement auprès des artistes sont ses maîtres-mots.

Comment avez-vous arbitré entre reprise des spectacles annulés et nouvelles créations pour cette saison ?

Salvador Garcia : Nous cumulons les deux. Nous reprenons beaucoup de spectacles que nous avons été contraints d’annuler l’année dernière, notamment toutes les productions réalisées à Bonlieu – il y en avait une dizaine –, ainsi que ceux sur lesquels nous étions engagés en coproduction. À cela s’ajoutent les nouveautés. La saison prochaine est exceptionnelle, elle rassemblera 95 propositions différentes pour plus de 320 représentations. Nous avons presque deux saisons en une. Pour vous donner une idée, habituellement notre jauge offerte, c’est-à-dire le nombre de places mises en vente, est de 85 000. Là je pense que nous serons à 120 000. Nous pouvons nous le permettre parce que nous avons été beaucoup soutenus, par les fonds publics mais aussi par notre club d’entreprises mécènes qui ne nous a pas abandonnés malgré la crise. Et puis nous faisons le pari que le public aura envie dès le mois de septembre de reprendre une vie presque normale, de retourner au théâtre, au cinéma, etc.

« Nous avons presque deux saisons en une. »

Vous présentez énormément de créations, de productions maison. L’activité sur vos plateaux a dû être dense…

S.G. : Oui tout à fait. Dès le mois d’octobre 2020 j’ai invité des chorégraphes, des metteurs en scène, des artistes à travailler sur les plateaux qui par la force des choses étaient inoccupés. Nous avons ainsi produit dix spectacles finis. D’autres ont commencé à être répétés ici et se termineront plus tard. Notre rapport d’activité indique qu’alors que le théâtre était fermé, nous avons eu 253 jours d’occupation des scènes, accueilli quelque 300 artistes. C’est considérable. Nous sommes également allés dans les écoles, les Ehpad, les centres sociaux, où nous avons donné une centaine de représentations, des petits formats fabriqués avec la complicité des artistes. Nous ne nous sommes jamais arrêtés. Comme nous étions soutenus, notre volonté a été de redistribuer tout de suite nos moyens au service des productions artistiques, et donc des artistes. Ce sont les spectacles créés pendant cette période qui vont commencer à être présentés à Bonlieu dès la rentrée mais aussi tourner un peu partout en France et en Europe.

Certaines de ces créations vous tiennent-elles particulièrement à cœur ?

S.G. : Il y aura quatorze créations cette saison. Si je dois n’en citer que deux, je choisirai celles des artistes qui sont le plus fidèles à Bonlieu. La Mouette de Cyril Teste, qui n’a pas pu être présentée au public l’année dernière et a finalement vu le jour au Printemps des Comédiens. C’est un grand spectacle, à la fois une pièce de théâtre et un film réalisé en direct, c’est magnifique. Et puis en fin de saison François Chaignaud créera chez nous Tumulus, qui réunira treize interprètes ayant la particularité de chanter en même temps qu’ils dansent. Lorsqu’il s’agit de polyphonies du baroque italien et de la Renaissance, c’est une véritable gageure. Après Bonlieu, ce spectacle ira au Festival de Vienne, à Montpellier Danse et un peu partout en Europe. Notre saison correspond finalement à notre ADN. On y trouve des propositions très rassembleuses comme La vie de Galilée avec Philippe Torreton ou de grands spectacles de cirque, mais aussi de jeunes artistes, des choses beaucoup plus exigeantes. Nous essayons de défendre le mélange, la diversité des publics. Je ne suis jamais aussi heureux que quand sont programmés en même temps Kerry James, un rappeur très connu, dans la grande salle, un spectacle pour enfants dans la petite salle et un duo de danse contemporaine extrêmement pointu dans la salle de création. C’est merveilleux de voir alors des publics très différents se croiser dans le hall de Bonlieu.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Bonlieu - Scène Nationale d'Annecy
1 rue Jean-Jaurès, 74000 Annecy.

Tél. : 04 50 33 44 11.

www.bonlieu-annecy.com

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