Un nouveau chapiteau permanent, rencontre avec Christophe Theilmann

« Le projet consistait à imaginer un chapiteau permanent, autrement dit une forme apparemment contradictoire, à la fois légère et pérenne. Il fallait aussi que ce bâtiment soit conforme à l’image du cirque contemporain, entre ce qu’il a d’ancestral et sa modernité inventive, qu’il puisse s’inclure harmonieusement dans son quartier et accompagner le festival Le Mans fait son cirque, qui voit fleurir d’autres chapiteaux sur les bords de l’Huisne. Ce chapiteau a vite trouvé sa forme : comme une grande goutte recouvrant un espace de diffusion circulaire et un grand foyer, faite de toiles rayonnant vers la coupole étoilée, avec l’idée que le bâtiment était tout entier prêt à s’arracher à l’attraction terrestre, comme le font les artistes qui le peuplent.

Un cocon pour de beaux papillons

Les contraintes étaient importantes et excitantes. Il fallait trouver l’équilibre entre un espace très vaste et très haut et des locaux plus petits (pour la technique et les espaces de réception du public). En plus du grand foyer j’en ai ajouté un autre plus petit, pour installer le bar et la billetterie et accueillir les compagnies en résidence quand elles y travaillent. Il a fallu aussi résoudre le problème du confort thermique. Nous avons donc couvert le chapiteau d’une double toile, qui améliore aussi le confort acoustique. Dans les chapiteaux traditionnels, il n’y a pas de sol. Ici, un chauffage au sol doublé d’un « Free Cooling » l’été qui assure une température homogène. Qui dit cirque dit des efforts dynamiques. Dès qu’on accroche quelque chose à la charpente, on lui fait subir des efforts énormes. Il fallait donc une architecture légère capable d’encaisser ces efforts : voilà pourquoi nous avons choisi le bois, qui offre confort et chaleur ainsi qu’un grand potentiel d’appropriation du lieu par les artistes. »

Propos recueillis par Catherine Robert