La Mouette, d’après Anton Tchekhov, mise en scène de Cyril Teste
Pour son nouveau spectacle, le metteur en [...]
Focus -288-Une saison magnifique à Bonlieu - Scène nationale d'Annecy
Nouvelle création pour Pascal Rambert, qui délaisse les cruautés des affrontements pour mettre en scène une « déclaration d’amour » : celle de Valeria Bruni-Tedeschi pour sa mère, Marisa Borini.
Auteur et metteur en scène singulier, Pascal Rambert aime à souligner qu’il invente son écriture à partir du corps et des voix des acteurs. « J’écris pour les acteurs, à partir des résonances corporelles et énergétiques que révèle leur rencontre sur le plateau. Un peu comme si je donnais des formes à des forces vitales qui, lorsqu’elles sont mises en présence, produisent des zones d’affrontement ou d’apaisement. » déclarait-il dans nos colonnes à l’occasion de la création d’Architecture au Festival d’Avignon 2019. S’il est une partition dans laquelle ce processus donne sa pleine mesure, c’est en premier lieu celle du duo, peut-être parce qu’il s’avère moins diffracté, plus affûté qu’une musique orchestrale. Comme le prouve l’éblouissant Clôture de l’amour, porté par l’engagement exceptionnel d’Audrey Bonnet et Stanislas Nordey, sidérante rupture où les mots surgissent avec une force rare, où les corps accusent le choc.
Un seule en scène, d’une fille à sa mère
Ou Reconstitution, autopsie du temps enfui, où Véro Dahuron et Guy Delamotte, anciens amants, remettent le présent en ordre en repartant du côté de leurs années de jeunesse, au fil d’une bouleversante performance. Ou encore Sœurs avec Andrey Bonnet et Marina Hands, affrontement dévastateur. Pour cette nouvelle création, Pascal Rambert choisit à nouveau une forme de duo, loin de la violence paroxystique des œuvres précédentes, où la présence de l’une s’énonce par la musique. Sur scène, Valeria Bruni-Tedeschi, actrice subtile avec laquelle il rêve de travailler depuis longtemps. « Elle est comme une sœur pour les histoires qu’elle écrit et que j’écris. Alors on s’est vus et on a décidé de faire cela : je vais écrire une déclaration d’amour d’une fille pour sa mère. Sa mère est sa vraie mère. Marisa Borini. Elle est celle qui joue du piano sur un grand Bosendorfer entre les silences de sa fille. C’est à elle que les mots sont destinés. Et c’est Valeria qui les vit. » Une belle promesse…
Agnès Santi
Tél. : 04 50 33 44 11. www.bonlieu-annecy.com
Pour son nouveau spectacle, le metteur en [...]