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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -338-SURESNES CITÉS DANSE : UNE 34ÈME ÉDITION LIBÉRATRICE !

Soutenir la création, faire trace, pour aller de l’avant, rencontre avec Carolyn Occelli

Soutenir la création, faire trace, pour aller de l’avant, rencontre avec Carolyn Occelli - Critique sortie  Suresnes
Carolyn Occelli © Arnaud Kehon

Entretien

Publié le 23 novembre 2025 - N° 338

Fidèle à l’ADN de Suresnes Cités Danse, Carolyn Occelli, directrice du Théâtre Jean Vilar, soutient le métissage chorégraphique et orchestre la rencontre entre le public et différentes esthétiques.

Vous qualifiez cette 34ème édition de Suresnes Cités Danse de libératrice. En quoi l’est-elle ?

Carolyn Occelli : Les spectacles de la dernière édition nous montraient des collectifs pacifiés, nous offraient un certain apaisement. Si le désir d’être ensemble est toujours vif, il y a cette saison la volonté d’embrasser une certaine forme de violence pour mieux la dépasser. Ce que nous proposent les artistes est le reflet de notre époque, de ce qui l’anime, de ce qui la tend. La force et la violence, dont il ne s’agit évidemment pas de faire l’apologie, en font partie. Il est aussi question de comment dans un présent tourmenté faire trace, pour aller de l’avant. Ceci est à l’œuvre dans Imminentes de Jann Gallois, dans le plateau partagé Furieusement vôtre ou dans la trilogie de Marina Gomez.

« Un festival de danse aujourd’hui pose la question du corps individuel et du corps social. »

Il est question dans cette édition autant d’enjeux intimes que sociaux…

C.O. : Oui, tout à fait. Virgile Dagneaux, par exemple, s’intéresse à la violence du vieillissement et de l’empêchement. Comment dépasser et même transcender cet empêchement ? Comment réécrire les chemins du mouvement dans un corps de danseur hip-hop qui vieillit ? Selon moi un festival de danse aujourd’hui, et Suresnes Cités Danse en particulier, pose à la fois la question du corps individuel et du corps social.

En quoi cette édition soutient-elle toutes les danses ?

C.O. : Ce festival est né il y a 35 ans de la volonté de donner une place au hip-hop. Très vite il s’est hybridé puisqu’il y a eu des collaborations avec des chorégraphes contemporains pour nourrir le hip-hop au plateau. Comment poursuivre aujourd’hui cette histoire alors que le hip-hop n’a plus besoin, et c’est tant mieux, de Suresnes Cités Danse ? Quel était l’état d’esprit d’origine ? Avec de nombreuses coproductions et un large panel consacré en effet à toutes les danses, il s’agit finalement de dépasser les communautarismes et de créer la rencontre, au service du déploiement de nouveaux récits, d’esthétiques différentes. Pour cela je pense que programmer ne suffit pas, il s’agit aussi d’accompagner la création et de multiplier les points de rencontres avec les publics.

Comme à l’accoutumée, invitez-vous des artistes fidèles comme de nouveaux venus ?

C.O. : Oui, il important pour moi d’être à la fois dans l’accueil de chorégraphes émergents et dans la construction d’histoires au long cours. Je crois beaucoup à cet équilibre-là, dans notre rapport aux artistes mais aussi au public. Cela permet de créer des points de repère et de construire là aussi des fidélités, tout en proposant des découvertes. Jann Gallois ou Mickaël Le Mer sont notamment des artistes que nous avons souvent accueillis. Nous portons aussi une attention particulière aux parcours d’artistes qui sont venus comme interprètes et deviennent créateurs, comme Lise Dusuel, qui est une danseuse de Mickaël Le Mer et présente Ces choses qui restent.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Suresnes Cités Danse,
du vendredi 9 janvier 2026 au dimanche 8 février 2026


Théâtre de Suresnes Jean Vilar

16 place Stalingrad, 92150 Suresnes.

Tél. 01 46 97 98 10.

www.suresnes-cites-danse.com

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