Sarah Lenka, l’art de la transmission

C’est au chant des femmes esclaves afro-américaines que Sarah Lenka dédie son dernier album, fidèle à des engagements pris très tôt dans sa carrière. Son premier recueil revisitait les histoires d’amour désenchantées de Billie Holiday, puis elle se consacra à Bessie Smith, avant de publier un quatrième disque au titre on ne peut plus explicite : Women’s Legacy. Pas de doute, celle qui eut l’heur d’être sacrée « meilleure artiste vocale féminine de l’année » selon la Sacem a de la suite dans les idées. Et un timbre de voix éraillé qui colle parfaitement à ce registre, du genre doux-amer. « La femme, le chant instinctif, l’art par la transmission ont toujours été mon fil conducteur depuis le début de ma vie de chanteuse, confiait-elle récemment. Chanter est une certaine victoire sur la maltraitance et le silence. » Autrement dit une histoire de résilience dont elle se fait le porte-parole.

Jacques Denis