"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini
Dans le monde de la musique, on a tôt fait de se voir coller une étiquette. Certes, Samuel Jean n’usurpe pas celle de fin connaisseur du répertoire lyrique français, particulièrement – mais pas seulement – sous ses formes plus légères : opéras comiques et opérettes trouvent en lui leur parfait défenseur.
La Fondation Bru-Zane ne s’y est pas trompée, qui lui a confié l’enregistrement d’Ô mon bel inconnu, comédie musicale de Reynaldo Hahn sur un livret de Sacha Guitry. Il faut dans cette musique – qui est avant tout de la musique de chambre – de la transparence et de l’esprit. C’est exactement ce que Samuel Jean obtient des musiciens de l’Orchestre national Avignon-Provence, dont il a été le premier chef invité de 2013 à 2020. Il reprend l’œuvre ce mois-ci au Théâtre de l’Athénée dans la mise en scène d’Émeline Bayart avec l’orchestre des Frivolités parisiennes, des musiciens qui sont comme lui aguerris à ce répertoire. Le sens de l’articulation qu’y fait entendre Samuel Jean peut s’appuyer sur une expérience très large comme chef de chant, chef de chœur ou pianiste accompagnateur.
De la fosse à l’orchestre
Remarqué dès le milieu des années 2000 pour son travail dans la fosse (La Périchole ou La Veuve joyeuse à l’Opéra Comique, On the Town de Bernstein au Châtelet, Orphée aux enfers au Festival d’Aix-en-Provence), il a abordé Massenet (Cendrillon), Berlioz (Béatrice et Benedict), tous deux à La Monnaie de Bruxelles, mais aussi Donizetti, Verdi, Puccini… Samuel Jean s’est bâti en parallèle un répertoire symphonique où, là encore, la curiosité est de mise. Partenaire de musiciens tels le trompettiste Romain Leleu, l’accordéoniste Félicien Brut ou le pianiste Thomas Ehnco, il étend le répertoire de l’orchestre, en passionné de musique sans frontières ni préjugés.
Jean-Guillaume Lebrun
Les 7, 8, 11, 12, 14 et 15 avril à 20h, dimanche 16 avril à 16h.
Tél. : 01 53 05 19 19.
Pour un pianiste ou un violoniste, il suffit, [...]
