Saison 2025/2026 ou comment Allier art et écologie, rencontre avec Florent Héridel

Comment est né le MAIF Social Club ?

Florent Héridel : Le MAIF Social Club est né, en 2016, à l’initiative de la société d’assurance MAIF qui voulait incarner, à travers un lieu culturel, les valeurs qui sont les siennes : le vivre ensemble, la solidarité, la diversité, le développement durable. Ce lieu dont les propositions sont entièrement gratuites se situe au croisement de la création contemporaine, du champ scolaire et du champ social. Le MAIF Social Club revendique une mission d’éducation populaire, avec une adresse pensée pour toutes et tous, notamment les plus jeunes et les personnes les plus éloignées du champ culturel, en favorisant la rencontre et le croisement des publics, aussi bien dans nos salles de spectacle et d’exposition, que dans notre espace de coworking ou notre café… Cela, en travaillant un sillon qui est celui de l’art et de l’écologie, afin de rendre concret les liens invisibles qui existent entre les êtres humains et le reste du vivant.

« Aujourd’hui, on regarde l’océan comme une ressource, plus comme un paysage. »

Pourquoi avoir choisi l’océan comme thème de la saison 2025/2026 ?

F.H. : Parce que la manière dont on regarde l’océan est assez symptomatique de la manière dont on déconsidère la nature, le vivant, l’altérité. Notre rapport à l’océan questionne toutes les pratiques de production, de consommation, de surpêche que l’on connaît et qui ont des conséquences catastrophiques. Aujourd’hui, on regarde l’océan comme une ressource, plus comme un paysage. De plus, on le considère comme une frontière, comme le mur d’une forteresse, plutôt que comme un lien entre différentes civilisations. L’exposition que nous présentons cette année, du 11 octobre au 25 juillet, s’intitule Voir la mer – Reflets d’un océan chaviré. Elle réunit 14 artistes — certains émergents, certains confirmés — qui nous parlent, à travers leurs œuvres, du rôle essentiel que les océans ont sur les grands équilibres climatiques, mais aussi de fonds marins, de littoraux, de l’élevage des saumons industriels, de femmes pêcheuses en Casamance…. La scénographie évoquera à la fois un port industriel, entre tôle et rouille, et un univers des abysses.

© Jean-Louis Carli/ MAIF
Le café du MAIF Social Club.

Parallèlement à cette exposition, le MAIF Social Club accueillera, tout au long de l’année, des propositions de théâtre, de danse, de performance, pour adultes et jeunes publics…

F.H. : Oui, notre programmation en arts vivants est extrêmement éclectique. Comme l’ensemble de nos actions, elle s’inscrit dans notre volonté d’être un lieu de démocratisation culturelle. Les spectacles que nous accueillons s’adressent à toutes et tous. Ils sont gratuits, sont signés à parts égales par des hommes et des femmes. Certains d’entre eux sont programmés dans le cadre de collaborations avec des festivals : la Biennale Némo, Les Enfants d’abord, le Mois Kréyol, Faits d’hiver, Jerk Off… Nous veillons à donner la parole aux minorités qui, dans d’autres lieux de culture, n’ont pas toujours suffisamment la possibilité de s’exprimer. En 2025/2026, nos publics pourront notamment découvrir Handle with care de la Compagnie Ontroerend Goed, Ce que laisse la mer de Julie Nioche, Journal d’une exploration sonore et Le Jardin d’écoute du Groupe n+1, Abysses de Davide Enia et Alexandra Tobelaim, Ma République et moi d’Issam Rachyq-Ahrad, Fire of emotions : Niagara 3000 de Pamina De Coulon…

Focus réalisé par Manuel Piolat Soleymat