Et aussi…
Le reste de la saison
Avec La Peur, de Gabriel Chevallier, et A l’Ouest rien de nouveau, d’Erich Maria Remarque, Guy Pierre Couleau confie une carte blanche à Philippe Mercier, acteur en résidence.
« Je me sens collaborateur plutôt que seulement acteur. J’écris des textes, je propose de courtes formes pendant les entractes. J’ai la clé du théâtre : symboliquement, ça veut dire quelque chose ! J’ai eu la chance de participer à la grande aventure de la décentralisation : à l’époque, nous étions en quelque sorte des permanents de cette ambition ! Guy Pierre est un continuateur de cet esprit. Je l’ai suivi à Colmar et je me suis associé pleinement à sa démarche pour participer à des créations constituant la programmation de cette maison. Nous travaillons avec les écoles, les collèges, les lycées, nous animons des ateliers avec des amateurs, mais nous allons aussi dans les villages jouer devant les enfants, les grands-mères et les chiens !
Une île créatrice pour la fraternité
Ces cartes blanches sont comme des petites îles où chacun son tour représente la maison : deux ou trois jours de répétition, une forme simple et économe, deux ou trois représentations, pour faire entendre quelque chose auquel on tient. Chevallier et Remarque appartiennent à deux générations différentes qui écrivent sur la guerre de 14 : le premier décrit la boucherie des tranchées, côté français ; le second les abominations de la même guerre, côté allemand. Guy Pierre voulait ne pas laisser passer cet anniversaire, cent ans plus tard. J’imagine quelque chose qui se rapproche de ce qu’en dit et trace Tardi, sur la bêtise humaine ridicule, et l’espoir que ce genre d’aventure ne se reproduise plus. A Colmar, peut-être plus qu’ailleurs en France, il y a à la fois une admiration extraordinaire pour l’Allemagne et un désir farouche d’être français. Quelque chose est encore à dire et à construire de la fraternité entre ces deux pays. »
Propos recueillis par Catherine Robert