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Focus -324-Le Théâtre Kléber Méleau célèbre les voix de l’imaginaire
Après L’Aiglon de Rostand et Marie Stuart de Schiller, la Fondatrice de la Compagnie Jordils met en scène Le Dindon de Feydeau. Avec l’ambition de nous plonger dans un rêve.
Qu’est-ce qui vous captive dans le théâtre de Georges Feydeau ?
Maryse Estier : Je dirais la liberté. Mon parcours professionnel est marqué par la recherche de liberté. Où la trouver pour des personnages prisonniers ou condamnés ? Comment la faire naître par le rêve ou l’imagination ? J’ai cherché à dire, à inventer la liberté partout, face à un monde qui sécurise, qui contraint et cloisonne. Je pense que c’est la plus grande arme que notre art puisse transmettre. Et le théâtre de Feydeau est, en soi, un espace de liberté extraordinaire, car c’est le théâtre de tous les excès, de toutes les invraisemblances.
Vous souhaitez sortir cet auteur du maniérisme. Comment vous y prenez-vous ?
M.E. : Par maniérisme, j’entends tout ce qui est attendu chez Feydeau : les acteurs qui cabotinent, qui appellent du pied, les trop grands chapeaux, les froufrous, le kitch… Car Feydeau, c’est avant tout une langue, qui est construite de façon très précise et rythmique. Et cette langue suffit. De manière générale, j’aime travailler avec les acteurs sur les variations rythmiques qui sont souvent révélatrices d’émotions.
« Quand on monte un vaudeville, on fait la promesse d’être sensationnel. »
De quelle façon traitez-vous la farce dans votre spectacle ?
M.E. : Quand on monte un vaudeville, on fait la promesse d’être sensationnel. En tant que spectateur, on attend de voir quelque chose qui donne à notre corps une secousse physique. La question des limites, les excès, la manifestation nue d’émotions, l’inattendu suscitent cette secousse et libèrent nos émotions. Cette promesse est aussi vraie pour un autre genre populaire qui est l’horreur. Ces deux genres ont beaucoup en commun et le théâtre, comme le cinéma, l’ont déjà démontré, avec le grand guignol ou la série Z. Le Dindon est un exemple de cette correspondance. Le film d’horreur et plus précisément le body horror, ou le giallo (genre cinématographique mêlant thriller horreur et érotisme, très proche de la dramaturgie de Feydeau), ont été pour moi une source d’inspiration importante.
Vers quels territoires de jeu souhaitez-vous diriger vos actrices et acteurs ?
M.E. : Vers l’onirisme. De façon générale, nous cherchons à créer des dispositifs qui donnent la sensation d’avoir fait un rêve. C’est ainsi que j’aime quitter le théâtre, en emportant avec moi, non pas le souvenir de quelque chose que j’ai vu, mais de quelque chose que j’ai vécu.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél : +41 21 625 84 29. www.tkm.ch
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