Jules Audry adapte et met en scène le roman de Sofia Andrukhovych « Amadoca »
Jules Audry adapte et met en scène le roman [...]
Focus -335-Le Théâtre National Populaire de Villeurbanne, maison de création et abri poétique
Mélodie-Amy Wallet réunit deux acteurs et deux musiciens pour raconter l’épopée d’une âme, celle de Martin Eden, le marin qui lit parce qu’il tombe amoureux, jusqu’à conquérir les mots et sa liberté.
Pourquoi avoir choisi ce texte ?
Mélodie-Amy Wallet : Pour deux raisons : des rencontres humaines, et la découverte de ce roman. Je cherchais un texte pour réunir au plateau des artistes que j’admire et avec lesquels j’ai travaillé souvent, notamment durant mon parcours auprès de Jean Bellorini : les musiciens Anthony Caillet et Marion Chiron, les comédiens Karyll Elgrichi et Damien Zanoly, Clément Durand, qui m’assiste à la mise en scène, Sébastien Perron au son et Julien Louisgrand à la lumière. Puis Karyll Elgrichi m’a fait découvrir le roman. Je lui ai demandé de me le lire à voix haute, puis l’envie est née de le faire entendre en musique. Souvent, on ne retient de Martin Eden que l’histoire d’un transfuge de classe, la force de la volonté contre le déterminisme social. C’est magnifique, mais ce qui m’émeut le plus dans ce personnage, c’est son amour soudain pour la lecture et la manière dont les mots bouleversent sa vision de l’existence. Plus il lit, plus il dépiste avec jubilation les cohérences et la beauté du monde. Il remet sa vie en perspective, invente sa propre liberté. Et – paradoxe du pouvoir des livres – plus il prend conscience de ses limites, de la complexité humaine, plus il s’isole. C’est là qu’advient le drame. Une question le hante : quel intérêt peuvent avoir la culture et la connaissance du monde si elles ne sont pas mises en partage et en réflexion ? Le théâtre me paraît idéal pour évoquer cette question.
Comment le portez-vous au plateau ?
M.-A.W. : Anthony Caillet, Marion Chiron, Karyll Elgrichi et Damien Zanoly sont quatre conteurs ensemble, au milieu d’un grand parquet presque vide ; ils basculent avec nous dans l’écriture et le jeu. Les comédiens se laissent cueillir par les mots, et la musique amène l’inattendu, voire l’incongru dans le rapport au texte, que nous avons coupé mais pas adapté, pour conserver ses moments de poésie magnifique : on est moins dans le fil cohérent du récit que dans la poésie du cheminement de cette âme. L’accordéon, les cuivres et les claviers font battre les cœurs au rythme des mots : quelque chose se déploie comme une immense traversée de l’océan intérieur du héros.
Propos recueillis par Catherine Robert
Du mardi au vendredi à 20h, samedi à 18h30, dimanche à 16h. Durée : 2h.
Tél : 04 78 03 30 00.
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