« Martin Eden » : Mélodie-Amy Wallet raconte l’épopée d’une âme
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En s’emparant de l’écriture de Baptiste Morizot, Clara Hédouin invite le spectateur à une expérience de la pensée. Elle traduit théâtralement une philosophie du vivant dont l’homme n’est pas le centre.
En quoi la relation entre l’humain et le reste du vivant vous intéresse-t-elle au théâtre ?
Clara Hédouin : Mon intérêt pour le sujet vient de Baptiste Morizot, dont je suis le travail depuis ses débuts. Lorsque je monte ma saga théâtrale Les Trois Mousquetaires (2012 – 2018) déjà, l’envie d’inclure sa pensée du vivant à mon théâtre est présente. Puis quand je découvre l’œuvre de Jean Giono et décide de m’y atteler, en créant Prélude de Pan et Que ma joie demeure, c’est en grande partie parce qu’elle fait écho pour moi à la philosophie de Morizot dont l’humain n’est pas le centre.
Le défi d’adapter Manières d’être vivant est-il pour vous différent de celui que vous releviez avec Dumas et Giono ?
C.H. : Le geste est en effet autre dans le sens où il s’agit là avant tout de proposer une expérience de la pensée. L’enjeu principal pour moi et mon co-auteur et dramaturge Romain de Becdelièvre a été de trouver comment faire advenir celle-ci par le théâtre.
Vous n’aviez jusque-là créé que des spectacles se jouant en extérieur. En quoi adapter Morizot vous mène-t-il à vous confronter à la boîte noire ?
C.H. : Il m’a semblé que la boîte noire offrait davantage de possibilités pour donner forme à une pensée philosophique. Le vide de la salle de théâtre est fécond, on peut tout y imaginer, alors que le dehors est en soi une partition. J’ai dû chercher comment embarquer le spectateur dans notre aventure de la pensée avec autant de force que dans nos traversées romanesques en paysages naturels.
Quels ont été pour cela vos partis pris principaux ?
C.H. : J’ai choisi de créer une légère trame fictionnelle, afin de donner consistance au collectif formé par les six comédiens. Ils sont ici un groupe de pisteurs de loups, à qui j’ai distribué la parole de Baptiste Morizot. J’ai fait de certaines notions le cœur de la recherche, telle l’« ancestralité animale » de nos corps. Il est urgent de se ré-émerveiller de l’intelligence des vivants non-humains.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Du mardi au vendredi à 19h30, samedi 11 à 18h, samedi 18 à 18h30, dimanche à 15h30. Durée : 2h30.
Tél : 04 78 03 30 00.
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