Le plaisir du partage, rencontre avec Pascal Bertin

Nous abordons toujours la programmation du festival au regard de thèmes sociétaux inspirés par des anniversaires de figures phares, ce qui nous permet de croiser époques, esthétiques et disciplines. En partant de l’exemple de Christine de Suède, née il y a 400 ans, importante mécène de la vie musicale italienne, nous rappelons à quel point il est important que les richesses puissent être dirigées vers les arts. De Roger et Le Cène diffusant Haendel et Vivaldi à travers l’Europe aux labels comme Harmonia Mundi ou ECM, les éditeurs ont aussi joué un rôle essentiel grâce à leur prise de risques. Dans cet esprit de découverte, le Festival accueille toujours des artistes au début de leur carrière. Notre concert de gala du 27 septembre retrace un peu cette histoire, avec des invités qui, tel Philippe Jaroussky, ont quasiment débuté à Pontoise. On pourra aussi retrouver les ensembles qui ont été en résidence : Il Caravaggio, La Diane Française, Pulcinella, Les Surprises…

Transmettre et découvrir la beauté de la musique

Du fait de mes autres « casquettes » [responsable du département de musique ancienne du CNSM de Paris et professeur de chant au Conservatoire de La Haye, ndlr], j’ai la chance d’être au contact des jeunes artistes et des ensembles au moment même où ils se forment. Le duo de clavecin Lucie Chabard et Baptiste Guittet qui joue Platée à deux est ainsi né sous mes yeux ! Chaque projet est proposé dans des lieux adaptés ou inattendus, c’est à la fois la beauté et la difficulté du travail de programmateur quand on n’a pas de lieu en propre. Il faut dialoguer, faire vivre nos partenariats. Quand les étoiles s’alignent, c’est une chance de pouvoir couvrir un répertoire très large avec un budget modeste, en partageant les coûts et en saisissant les opportunités. Nous proposons du théâtre lyrique ou des grandes œuvres chorales, mais aussi des rendez-vous intimistes.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun