La Saga de Molière, écriture et mes Johana Giacardi
Les Estivants proposent un spectacle tout [...]
Focus -302-Au théâtre de Nîmes, effervescence artistique et ouverture à tous les publics
Adaptée d’après Edouard II de Christopher Marlowe, la pièce mise en scène par Bruno Geslin est une fête macabre dont la beauté donne accès à une réflexion sur les dérives du pouvoir.
Aux nombreuses métamorphoses de cette œuvre de la Renaissance, qui commence à la manière d’un conte pastoral pour dériver vers la tragédie de vengeance et le drame historique, Bruno Geslin ajoute des strates personnelles. Il s’associe pour ce faire à Jean-Michel Rabeux, dont la comédienne fétiche, Claude Degliame, est ici un Edouard II sublime, au centre d’une Angleterre fantasmée. Dans le décor calciné conçu par Bruno Geslin lui-même, Claude Degliame et dix autres interprètes forment la décadente cour d’Édouard II où l’élégance et la poésie côtoient sans cesse une monstruosité protéiforme.
Le roi s’amuse, une dernière fois
Comme chez Marlowe, la passion du roi d’Angleterre pour le chevalier gascon Gaveston est au cœur d’un imbroglio politique où barons, évêque et famille royale se déchirent. L’identité de tous les protagonistes est ici prise dans un grand vertige, et l’esthétique constitue l’une des entrées vers le sens. Les fêtes et processions sont un des plus beaux exemples de cette réussite : par le mélange des genres, Bruno Geslin et ses incroyables complices donnent à sentir la question du pouvoir pour mieux la donner à penser. Et à danser.
Anaïs Heluin
Spectacle vu au Tandem, Scène nationale Arras/Douai.
Tél. 04 66 36 65 00.
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