« Falstaff » selon Denis Podalydès
Denis Podalydès transpose Falstaff mais en [...]
Focus -314-Le théâtre de Caen, ancrages multiples
L’opéra de Gluck, Orphée et Eurydice, est mis en scène par Aurélien Bory. Jeanne Desoubeaux en signe une adaptation très personnelle, Où je vais la nuit.
Sur la musique de Gluck – dans la version remaniée par Berlioz, interprétée ici par Václav Luks à la tête du Collegium 1704 – Aurélien Bory pose une interprétation littéralement renversante. À la suite du compositeur, il nous fait pénétrer les enfers : « J’ai réfléchi à la physique, presque à la mécanique d’Orphée. Orphée se retourne, et ce mouvement fonde le mythe. Je voulais que l’espace scénique entier puisse se retourner. Orphée se retourne par le regard. J’ai pensé alors qu’il fallait un dispositif optique qui fasse basculer le théâtre. »
Deux mondes
Si elle emprunte la voie tracée par Gluck, Jeanne Desoubeaux propose une autre lecture. Les deux mondes, celui d’Orphée, celui d’Eurydice, y sont là aussi séparés physiquement, mais ce n’est plus tant le regard que la voix qui les distingue : Eurydice, aux Enfers, s’exprime lyriquement, « voix étrangère, lointaine, d’un autre temps, d’un autre lieu » ; Orphée, « personnage-miroir du public, a la voix la plus proche de la nôtre ». Une façon pour Jeanne Desoubeaux de mêler intelligemment chanteurs et comédiens, musique savante et populaire.
Jean-Guillaume Lebrun
Orphée et Eurydice, les 19 et 21 janvier 2024.
Où je vais la nuit, les 4 et 5 avril 2024.
Tél : 02 31 30 48 00.
Denis Podalydès transpose Falstaff mais en [...]