Omar Porras et le Teatro Malandro célèbre la magie du théâtre avec « Le Conte des Contes » d’après Giambattista Basile
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L’année dernière, il incarnait Scapin dans un spectacle d’Omar Porras. C’est comme metteur en scène que Laurent Natrella revient, cette saison, au Théâtre Kleber-Méleau. Il s’entoure de tout jeunes interprètes pour faire résonner les accents romantiques du théâtre d’Alfred de Musset.
Quel territoire de jeu et d’incarnation souhaitez-vous explorer à travers ce Fantasio ?
Laurent Natrella : Un territoire au croisement d’une modernité radicale, qui émane de comédiennes et comédiens sortis depuis peu d’écoles de théâtre suisses romandes, et de la grande tradition théâtrale qu’insufflent Omar Porras et son équipe au TKM. Depuis mes débuts comme acteur, la pédagogie et la transmission sont toujours allées de pair avec ma pratique du métier, que ce soit au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, à Sciences-Po, au Cours Florent ou à l’Ecole des Teintureries de Lausanne. Comme le pensait Antoine Vitez, l’école est le lieu de la recherche absolue, le lieu où les contraintes de production n’entravent jamais la création et où l’objectif pour l’acteur est « de devenir », donc de prendre le risque de la découverte, d’explorer des zones de création qui n’existent pas encore.
Qu’est-ce qui se situe pour vous au cœur de cette pièce de Musset ?
L.N. : J’ai souvent pensé au moment où le jeune Alfred de Musset a plongé dans un désœuvrement total, après l’échec de la représentation de sa première pièce La nuit vénitienne. Il s’est alors retranché en lui-même, en proie à un désenchantement profond et a décidé de continuer à écrire, mais plus pour être joué dans un théâtre, pour être lu dans un fauteuil. De la même façon, le personnage de Fantasio, après avoir plongé dans un désespoir profond où le sens des choses n’existe plus, découvre un renouveau du sens. À travers des êtres fantasques, cette pièce montre le passage entre le désœuvrement du présent et la réinvention d’un avenir plus juste, plus vivant.
Comment les personnages de Fantasio parlent-ils à notre époque ?
L.N. : Les préoccupations de notre siècle sont grandes et peuvent être désespérantes pour les jeunes gens. La guerre est à nos portes, le réchauffement climatique est à l’œuvre, des pandémies nous touchent, le climat social est extrêmement tendu… Il est facile, pour notre jeunesse, de plonger dans le grand désœuvrement destructeur dont parle Alfred de Musset. Mais la jeunesse d’aujourd’hui a une force étonnante. Elle est en quête d’un renouveau du sens, en utilisant toutes les voies possibles. Je veux faire ressortir la fulgurance de la jeunesse présente dans Fantasio en abordant Musset dans la chair vivante du mot. Je souhaite faire vivre les images poétiques de cette pièce dans leur vibration charnelle, afin de créer une poésie de l’émotion.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Spectacles du mardi au jeudi à 19h, vendredi à 20h, samedi et dimanche à 17h30.
Tél : +41 (0)21 625 84 29.
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