Collectif Beyond the post-soviet
Fondé en 2021, le Collectif Beyond the [...]
Depuis sa nomination à la direction de la MCA, en janvier 2018, Laurent Dréano défend les idéaux inclusifs d’une maison pensée pour toutes et tous. Des idéaux auxquels le Festival Amiens Europe / Feminist Futures donne corps à travers toutes sortes de regards.
Comment est née l’idée de ce festival pluridisciplinaire ?
Laurent Dréano : Avant mon arrivée à la MCA, il y avait un temps fort qui consistait à valoriser des jeunes compagnies venant d’un peu partout en Europe. J’ai voulu donner plus de place à ce temps fort, le transformer en festival, en collaboration avec d’autres structures de notre territoire (ndlr, cette année, le festival se déroule à la MCA, à la Maison du Théâtre d’Amiens, à la Maison de l’Architecture, au Chaudron – Scène des étudiants). Et puis, dans le cadre d’Advancing Performing Arts Project, réseau européen auquel appartient la MCA, le programme Feminist Futures est né.
En quoi consiste ce programme ?
L.D. : Il vise à explorer la notion de féminisme au sens large du terme, ce qui revient à parler de sujets de société importants en partant de thématiques féministes. Il nous a semblé intéressant de dépasser le seul prisme de l’origine des artistes pour mettre en avant les valeurs européennes : l’égalité entre les femmes et les hommes, les luttes contre les discriminations, notamment de genre, la question des violences sexistes et sexuelles, l’écoféminisme, la déconstruction des mécanismes du patriarcat, l’inclusion des personnes en situation de handicap… Nous avons réuni ces deux angles de programmation pour imaginer un festival dont les artistes interrogent ces sujets par le biais de créations sensibles et singulières. Tout au long de l’année, au-delà des dates du festival, ces questions nourrissent et orientent notre façon de travailler.
Quelle est la ligne artistique d’Amiens Europe / Feminist Futures ?
L.D. : Historiquement, ce festival était tourné vers la performance. On l’a fait évoluer en donnant plus de place à de grandes formes, pour toucher des publics plus larges. On y trouve donc des artistes européens, ce qui inclut bien sûr des artistes français, qui présentent des propositions de théâtre, de danse, de musique, de cinéma et, depuis cette année, d’arts visuels grâce au Collectif Beyond the post-soviet.
Qui sont les artistes de l’édition 2024 ?
L.D. : Il y a notamment Aurore Fattier qui présente Hedda, une variation contemporaine d’Hedda Gabler. Le jeune metteur en scène roumain Eugène Jebeleanu qui propose Le prix de l’or, un spectacle autobiographique au sein duquel il raconte les premières années de sa vie, quand sa famille l’a inscrit à des cours et des compétitions de danse sportive. Le jeune chorégraphe et danseur serbe Igor Koruga qui interprète Closeness of touch, un solo sur la place du corps et du soin dans un monde saturé d’images. Anne-Laure Thumerel, qui est artiste associée à la maison du Théâtre d’Amiens. Elle présente Next, autopsy d’un massacre amoureux, spectacle qui traite de la question des rapports amoureux contemporains. Fanchon Guillevic, elle, crée Le Petit Musée des horreurs (dites) ordinaires, une recherche visuelle et sonore autour des violences conjugales au sein des couples hétéronormés. Enfin, le réalisateur italien Nanni Moretti fera ses débuts au théâtre avec Fragola e panna et Dialogo, deux comédies grinçantes de Natalia Ginzburg présentées en parallèle à une rétrospective de films du cinéaste. Et puis, le festival sera également l’occasion de proposer un programme de rencontres et de débats intitulé Feminist School qui abordera des sujets en lien avec la déconstruction des rapports de domination masculine.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 03 22 97 79 77.
Fondé en 2021, le Collectif Beyond the [...]
Avec Oiseau, Aliénor Dauchez signe une [...]
Jule Flierl interroge la place des femmes [...]